Il ne fallait pas arriver en retard à Saint-Brieuc ce samedi 17 mai. Dès la première minute de jeu, la finale de la Coupe nationale de futsal entre l'Étoile lavalloise et le Sporting Club Paris offrait déjà sa scène aussi cocasse qu'inattendue.
Le Lavallois Abdessamad Mohammed, international français, était contraint de sortir. Sur blessure ? Non, heureusement. Duel musclé avec Kevin Ramirez, maillot déchiré… et pas de rechange. C'est donc dans un coin du banc que le kiné Damien Dinomais et l'entraîneur des gardiens Steven Lebert se sont improvisé couturiers de fortune, rafistolant le maillot avec du strap. Le ton était donné. Ce match serait rugueux, tendu, spectaculaire. Une finale, une vraie.
Laval domine, Lokoka repousse
Sur le parquet, Laval impose d'entrée un pressing haut et une possession autoritaire. Ouassini Guirio (2e), puis Bilal Bakkali (4e et 5e), allument les premières mèches. Dans les cages parisiennes, Francis Lokoka, numéro un tricolore, ferme la porte avec sang-froid. Imperturbable. Mais sur une relance millimétrée de Louis Marquet, capitaine lavallois, Guirio s'échappe. Cette fois, sa frappe ne laisse aucune chance à Lokoka. Elle finit en lucarne (6e). Laval frappe en premier.
Paris réagit, la tension monte
Cette finale n'est pas à sens unique. Loin de là. Le poteau de Ronny Zakehi (7e) rappelle que le Sporting est toujours en embuscade. La deuxième moitié de première période devient plus hachée, tendue dans les duels. Marquet brille à son tour face à Alan Rojas, Lokoka enchaîne les parades, notamment face à Mohammed juste avant la pause. L'Étoile a les occasions, mais le dernier rempart parisien est impérial.
Le retour des vestiaires voit Paris hausser le ton. Les jambes sont lourdes, la lucidité vacille. Chaque relance devient une épée de Damoclès, chaque tir une opportunité de renverser l'histoire. Laval pousse, insiste, mais Lokoka semble inatteignable. Le mental prend le dessus sur la tactique. Ce fameux deuxième but, pressenti comme décisif, se fait attendre. Et avec lui, la délivrance.
La tension monte, jusqu'à ce que l'entraîneur parisien Rodolphe Lopes De Sousa soit exclu pour des propos envers le corps arbitral. Pile au moment où le DJ lance Imagine de John Lennon dans les enceintes. Comme un clin d'œil.
Un duel d'hommes, de nerfs et de palmarès
Alors qu'on croyait l'Étoile tout proche d'un triplé historique, le destin s'était soudain retourné. A dix secondes du terme, le Sporting Club Paris arrachait l'égalisation dans un silence figé. Un coup de massue ? Pas pour cette Étoile-là. Car c'est Abdessamad Mohammed, celui-là même dont le maillot avait dû être rafistolé en début de match, qui a jailli en prolongation pour délivrer les siens. Une frappe, une explosion et une célébration sans retenue.
Il a fallu aller la chercher, cette coupe. Dans la sueur, la douleur, les nerfs. Mais l'Étoile lavalloise l'a fait. Une troisième Coupe nationale consécutive, un triplé historique. Plus qu'un trophée, c'est une ère qui se prolonge. Cette étoile brille toujours plus que les autres.
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