Condamnée à deux ans de prison avec sursis probatoire de 24 mois, la femme citée dans le procès a joué l'Arlésienne. Elle était poursuivie pour "administration de substance nuisible suivie d'incapacité sur son compagnon et vol dans un local d'habitation". Pourtant, les magistrats et la victime auraient eu bien des éclaircissements à lui demander.
Une prévenue coutumière du mensonge
La prévenue, qui est âgée de 55 ans, est en effet coutumière du mensonge. Elle délaisse un temps son compagnon pour aller vivre chez une amie afin de suivre un stage de sécurité publique. Cette amie a un fils autiste, dont l'état nécessite un traitement journalier à base de neuroleptiques. Très vite, la maman constate la disparition de cachets de Tercian. Les soupçons se portent rapidement sur la quinquagénaire, d'autant plus que son sac, tombant par hasard, laisse échapper deux comprimés.
Quelque temps plus tard, le mari de la mise en cause se retrouve hospitalisé : "Il ne va pas bien", confie-t-elle à son entourage. Dans le garage familial, la sœur de la victime a aussi constaté un comportement inquiétant chez son frère : une grande fatigue et des tics. De son côté, l'amie a porté plainte pour le vol de médicaments et, devant les soupçons, la prévenue a laissé entrevoir quelques explications. Elle confie ne pas se sentir bien au point d'envisager de mettre fin à ses jours et avoue envisager de se séparer de son mari.
A la suite de ces évènements, une analyse effectuée sur un poil de la victime révèle la prise de Tercian, alors que l'homme est certain de ne jamais en avoir absorbé. Il déclare pourtant avoir pleine confiance en sa femme et la croire incapable de tels agissements. Le temps passant, il va se rendre compte des mensonges de la prévenue : elle n'a jamais fait de stage de sécurité et elle rencontre d'autres hommes. La sœur de la victime, cogérante du garage avec son frère, a hébergé la mise en cause après sa garde à vue. Appelée comme témoin à la barre, elle raconte, tout en retenue, les trous dans la vie de sa belle-sœur. L'avocate de la victime ne peut qu'insister sur le comportement de cette femme, qui est "une affabulatrice et une menteuse". Me Morice s'interroge sur les intentions de la prévenue : "Voulait-elle tuer son mari ?" Il conclut que "quand on est innocent, on vient clamer son innocence".
"Elle a berné tout le monde, sauf la justice !"
Le Parquet déclare que "Madame a berné tout le monde sauf la justice". La procureure trouve les éléments matériels justifiant une condamnation, mais reconnaît des zones d'ombre sur les moyens employés. La défense décrit une cliente malade psychologiquement et ne trouve aucune preuve dans les arguments de l'accusation. L'avocate plaide la relaxe. Outre la condamnation à la prison avec sursis, le tribunal prononce une obligation de soins, ainsi qu'une interdiction de contact.
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