À l'époque des faits, entre octobre 2019 et juillet 2020, les enfants sont respectivement âgés de 10, 9 et 2 ans. Leur père a quitté le foyer depuis six mois, mais n'a pas la garde des enfants. C'est une voisine amie qui alerte les services sociaux : "Les enfants avaient l'air un peu mous." Les intervenants constatent que le petit est toujours endormi lors de leur passage, qu'il n'y a aucun jouet dans les chambres et que les enfants peuvent rester à table ou devant la télévision durant plusieurs heures. La maman, aujourd'hui âgée de 49 ans, est sous curatelle renforcée. Elle a déjà été condamnée à une peine de dix ans de réclusion par une cour d'assises pour sa participation à un infanticide. Les accusations reposent sur des témoignages : ceux de la voisine amie, mais aussi sur ceux de deux hommes sans domicile fixe que la prévenue a hébergés pendant deux mois. L'un des deux a déclaré aux enquêteurs : "Elle était hystérique et folle, elle était violente avec les enfants, et il ajoute l'avoir vue administrer un médicament à l'aide d'une pipette au bébé." Ces faits sont confirmés par les propos d'un expert, qui intervient en vidéoconférence. Ce dernier a relevé la présence de ces substances dans une mèche de cheveux prélevée sur le petit enfant. Pour lui, cela est la conséquence d'une absorption et non d'un contact manuel, comme l'affirme la mère. L'expert confirme par ailleurs que ce médicament provoque des somnolences.
La mère nie les faits
Les enfants, interrogés par les enquêteurs, sont tantôt à charge ("Je veux que mon papa me garde... j'en ai marre de maman") ou à décharge ("C'est ma maman pour toujours"). La mère de famille nie l'ensemble des faits qui lui sont reprochés. "Je n'ai jamais tapé les enfants, j'ai juste été négligente avec les écrans." Interrogée par la présidente, la mise en cause dit que l'amie et les deux hommes mentent. La prévenue a, elle aussi, eu une vie cabossée, placée à l'âge de 8 ans pour échapper aux crises violentes de sa mère et aux attouchements de son père. Le psychologue relève des troubles de la personnalité et une fragilité affective. Le parquet regrette qu'aucun travail sur les faits n'ait été effectué.
La magistrate entérine la violence commise sur les enfants, ainsi que l'administration de substances nocives dans le biberon, et relève la dangerosité de la prévenue, qui a déjà été condamnée. La défense "regrette que le dossier ne soit pas clair et que les témoignages ne soient pas fiables". L'avocate plaide la relaxe pour sa cliente. Le tribunal a condamné la mère de famille à douze mois ferme, mais en donnant la possibilité d'un aménagement à l'aide d'une surveillance électronique. Les magistrats imposent un suivi judiciaire de trois années, une obligation de soin et de travail.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.