« Ils ont même arraché les dents en or de ma femme », se lamente Georges, l'un des patriarches de la famille Ory, grande famille de gens du voyage, sédentarisée en Mayenne. Dans la nuit de jeudi à vendredi, quatre tombes des familles Ory et Delorme ont été profanées au cimetière de la Trinité, à Château-Gontier. Quatre cercueils ont été sortis de leur chapelle, se trouvant au fond du cimetière. Pour remonter les cercueils, les voleurs se sont servis des croix en bois, des tombes des Soeurs, situées juste derrière les chapelle. Après avoir fait fondre le zinc fermant les cercueils, ils les ont ouverts.Le but de cette profanation était de voler les bijoux sur les cadavre.
« Dans notre famille, lorsque quelqu'un meurt, on l'enterre avec son or. Mais, c'est tout. Il n'y a pas de trésor dans ces tombes », reconnaît l'un d'entre-eux. Les voleurs sont partis avec tout ce qui brillaient, même la pacotille des chapelles.
Le maire de Château-Gontier, Philippe Henry, a prévenu la famille, vendredi matin. La gendarmerie est arrivée pour constater les profanations. Le procureur de la République, Raphaël Sanesi, est passé dans la matinée. Après des relevés scientifiques dans la matinée, et la présence de deux médecins légistes pour examiner les corps, les cercueils ont été rendus aux familles. Vendredi après-midi, ils étaient une cinquantaine de la Mayenne et des départements limitrophes à pleurer leurs morts.
« J'espère que la gendarmerie va vite les trouver », déclare Georges. Sa femme était mère de seize enfants. L'une de ses filles, les pleurs aux yeux, s'écrit : « c'est pas possible de voir ça, c'est pas possible ».
Le procureur ne néglige aucune piste. La gendarmerie a effectué des prélèvements.
« Avisés à 9h30, le vice procureur et moi-même nous sommes rendus sur place », explique le procureur de la République Raphaël Sanesi. « Nous avons constaté que cinq tombes ont été profanées, avec quatre cercueils déterrés puis ouverts. Des "effets personnels" des défunts ont effectivement été subtilisés », ajoute-t-il. Aucune thèse n'est négligée pour le moment, mais l'acte de vandalisme idéologique est pour le moment exclu : « Aucun tag, inscriptions ni trace de rite satanique n'ont été remarqués par les enquêteurs. Nous ne pouvons privilégier aucune thèse pour l'instant : ni un réglement de comptes, ni un acte à connotation macabre. » La brigade de recherche de la gendarmerie, chargée de l'enquête, a effectué 22 prélèments biologiques (actuellement analysés) et a relevé une empreinte de pas dans une allée. « Les allées sont sablonneuses, cette empreinte a été très difficile à prendre, il n'est pas sur qu'elle soit exploitable », a précisé le procureur qui a demandé au commandant de gendarmerie de prendre toutes les mesures nécessaires au renforcement de la sécurité dans le secteur.
Photo : Les cercueils ont été sortis puis ouverts. Les voleurs ont ensuite volé les bijoux des défunts... jusqu'aux dents en or de l'un deux.
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