Vendredi 7 juin, les comparutions immédiates se suivent et se ressemblent : les affaires examinées concernent toutes des violences intrafamiliales.
Le prévenu de 36 ans est arrivé menotté au milieu de trois gendarmes. Son regard acéré cherche dans la salle d'audience la compagne avec laquelle il a eu maille à partir.
Jeudi 6 juin, un enfant de 11 ans a appelé les forces de l'ordre : son père frapperait sa mère. Quand les gendarmes arrivent, la dame se plaint d'avoir subi un étranglement... Elle est en état d'ébriété mais lui est à jeun. L'homme lui a reproché de consulter un site de rencontres sur son téléphone. Il lui a arraché le téléphone.
Il a violé une interdiction de contact
Le prévenu ne reconnaît pas le geste d'étranglement mais confesse avoir violé l'interdiction de contact avec sa compagne prononcée lors d'un précédent procès. Le casier judiciaire du mis en cause est encombré de 22 mentions pour vol, alcoolémie, violences, dégradations ou encore vol en réunion. L'homme est sous curatelle renforcée et est sorti de prison en juin 2023. La compagne n'a pas voulu porter plainte et a déclaré "il a pété un câble !", "c'est un jaloux maladif."
Six mois d'emprisonnement demandés
La procureure de la République est persuadée que les faits auraient pu être évités. L'individu était soumis à un sursis probatoire : il n'avait pas le droit de se trouver au domicile de sa compagne en raison d'une ancienne condamnation. La magistrate pense que la femme n'en rajoute pas quand elle décrit le geste d'étranglement. Elle revient aussi sur la peur de l'enfant qui avertit la police. Elle requiert six mois d'emprisonnement avec mandat de dépôt.
S'il reconnaît la violation de l'interdiction de contact, maître Camille Robert conteste fermement l'accusation de violence. Le défenseur argumente ainsi : La dame était ivre mais son client ne l'était pas, lui qui a évolué favorablement par rapport à son addiction à l'alcool. Ceci rend le témoignage de la femme fragile.
L'avocat ne voit pas non plus dans l'appel de l'enfant une preuve puisque celui-ci n'a fait qu'entendre l'altercation mais n'a rien vu. Et de conclure : "Alors, il n'y a plus rien, il faut relaxer mon client."
Le tribunal reconnaît le manque d'éléments probants pour prononcer une condamnation et relaxe finalement le prévenu.
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