On mesure à Laval la qualité de l'air, mais il est difficile de mesurer la quantité de pollens qui se confond avec les autres microparticules. Et quand on remarque qu'il y en a beaucoup, il est déjà trop tard pour les allergiques aux pollens. En collaboration avec les allergologues, la ville a aménagé dans le jardin de la Perrine un pollinarium sentinelle. Il s'agit d'un outil expérimental de prévention des allergies aux pollens, sur le modèle de celui qui a été installé au jardin des plantes de Nantes en 2003. Près de l'orangerie de la Perrine, douze espèces herbacées et huit espèces ligneuses, représentatives des espèces allergisantes de notre région, sont observées quotidiennement. Cette observation permet de prévoir les saisons polliniques pour chaque espèces. Les observations sont mises en ligne sur le site internet de l'Agence régionale de santé et sur celui d'Air Pays-de-la-Loire, l'agence régionale de la qualité de l'air. Les débuts de pollinisation observés devancent en général d'une à trois semaines les pics polliniques. L'information permet donc aux praticiens, notamment aux allergologues, et à leurs patients d'anticiper et d'adapter les traitements. Une dizaine de villes de l'Ouest sont intéressées par cette expérience, Laval est la seconde collectivité à s'inscrire dans cette démarche. « Il s'agit là d'un progrès au niveau de la santé publique locale, mais aussi au niveau des connaissances, explique Claude Gourvil, adjoint au maire chargé de l'écologie urbaine. C'est du modernisme, mais c'est avant tout de l'humain, de l'observation et du jardinage ». Des agents des espaces verts vont être formés pour suivre le pollinarium sentinelle et seront en contact avec des médecins. Le pollinarium sera inauguré dans les prochains jours et Laval va accueillir début juin la journée nationale technique des pollinariums de France. Les deux sites français devraient servir de modèle afin que se développent ces laboratoires, pour le bien des allergiques.
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