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Laval. La colère du chef d'entreprise

Ses salariés exemplaires, kosovars, sont parfaitement intégrés et font tourner la blanchisserie. Leur absence désorganise lourdement l'entreprise en développement.

Laval. La colère du chef d'entreprise

D'origine serbe, ils étaient commerçants à Prishtina, la capitale du Kosovo. A la fin de la guerre civile, les jalousies, la domination albanaise, la haine ethnique sur fond de religion et de mafia, n'ont pas permis à la famille de trouver la paix. Ils ont tout laissé pour arriver dans la patrie de Voltaire en 2008. Dirigés à Laval, ils ont obtenu le droit d'asile, ont appris rapidement le français, n'ont demandé aucune aide sociale et ont cherché du travail. De 20 salariés en 2006, la Blanchisserie du Maine a développé son activité, jusqu'à employer 46 salariés en 2012. L'entreprise rayonne sur l'Ouest dans le secteur du nettoyage des vêtements de travail et du linge de collectivités. « Nous sommes dans un secteur en faible concurrence dans la région et il est difficile de trouver du personnel qualifié, explique Luc Georges, le gérant de l'entreprise familiale. Lors d'un séminaire de l'industrie textile, un responsable de TDV nous a parlé de travailleurs intérimaires kosovars qui lui avaient donné entière satisfaction. Nous avons rencontré ces deux frères et avons détecté une motivation et un niveau intellectuel intéressants. Après quelques semaines de formation, ils ont tout de suite compris le fonctionnement de la blanchisserie et se sont immédiatement intégrés parmi l'ensemble du personnel. Après vérification auprès de la préfecture de leur droit de travailler, nous leur avons fait signer un contrat à durée indéterminée le 9 janvier et avons embauché leur père qui travaillait à Mayenne, en tant qu'agent d'entretien des machines et des locaux ».
Les cartes de séjour des trois Kosovars devaient échoir le 7 mai. En mars, la famille se rend en préfecture, CDI à l'appui, pour renouveler les titres de séjour jusqu'à la mi-juillet. Mais là, on leur refuse le renouvellement, on leur retire leurs titres en vigueur, et on leur adresse en échange une obligation de quitter le territoire français sous un mois. Ce samedi, ils doivent avoir quitté la France. La veille de son départ, l'ancien préfet placé hors-cadre a-t-il voulu soigner ses statistiques ? A la Blanchisserie du Maine, c'est la consternation parmi le personnel. Quant aux responsables de l'entreprise, il leur est expressément stipulé qu'ils ne peuvent conserver légalement ces trois salariés. Luc Georges crie au bon sens auprès de l'Administration. Alors, on lui envoie une visite de l'Inspection du travail, puis une autre de la Répression des fraudes. Histoire de vérifier si les salariés ne sont pas exploités et si les factures sont en règle. RAS, mais on lui recommande vivement d'avoir recours à Pôle Emploi pour recruter. Le jeune patron sort de ses gonds. « On marche sur la tête ! A Pôle Emploi, on m'envoie des gens qui s'en vont au bout de quelques jours ou qui n'ont aucune compétence. Je trouve trois salariés compétents, bosseurs, au casier judiciaire vierge, qui prennent des cours de français parce qu'ils veulent perdre leurs accent, auxquels j'ai confié des responsabilités dans une perspective de développement de mon entreprise, et on me les enlève en remettant en cause le danger qu'ils encourent dans leur pays. Ou va-t-on ? ». Le discours des politiques interpellés est prudent, la nouvelle préfète est en devoir de réserve jusqu'à fin juin, alors le patron a saisi le tribunal administratif de Nantes. L'affaire passe le 11 mai. «  Leurs discours et leurs procédures, je m'en cogne. Je n'ai qu'une question : quand est-ce que mes gars reviennent travailler ? ».  

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