A la veille de s'offrir de grandes vacances bien méritées, Jacqueline Chapron revient sur les années où elle a tenu son bar-tabac, épicerie situé au cœur du village. A 68 ans, elle va abandonner ses clients et les heures consacrées à son commerce. « Je ne réalise pas encore bien ce qui va m'arriver », sourit-elle.
La maison Chapron a été créée par ses parents en 1971. Jacqueline leur a succédé en 1997, après avoir travaillé aux 3 Provinces à Pontmain puis élevé ses 3 enfants pour enfin aider ses parents à la reprise, en 1997. « Le commerce de cette époque a bien changé, surtout depuis la loi Evin ». Mais Jacqueline Chapron continue à accueillir ses clients, tantôt côté bar-tabac, tantôt côté épicerie. Dans quelques mètres carré, une dizaine tout au plus, et sur des rayonnages atteignant le plafond, on ne peut pas imaginer tout ce qui peut s'acheter. De l'alimentation bien sûr, mais aussi des épingles de bureau, des collants féminins, et un 5e rayon « la bibeloterie ». Elle vendait aussi les cartes de pêche. Par contre, le fil de pêche, « on m'en a pourtant demandé, je n'en ai jamais vendu ! », assure-t-elle.
Au fil des souvenirs, elle évoque la spécialité de la maison héritée de ses parents, une boisson chaude servie en soirée l'hiver « du bon vin blanc doux, du Monbazillac par exemple, du sucre et de la liqueur d'orange ».
Elle se remémore également les enfants venant lui acheter des bonbons « ils connaissaient tous Jacqueline ».
A l'épicerie comme au bar, pas de caisse enregistreuse qui calcule le montant des achats « je fais tout de tête ou sur un petit papier », même la sonnette à l'entrée n'a pas changé. Elle a 44 ans !
Ouverture le matin à 6h45 et fermeture à 20h, 21h, 22h « quand il n'y a plus personne ». Seul moment de répit, le dimanche après-midi.
Et les vacances ? « Nous sommes partis 2 fois en Espagne, une de mes filles me remplaçait ».
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