Laval. Les deux enseignements majeurs du 1er tour en Mayenne

■ La Mayenne vient de confirmer qu'elle est une terre de droite en votant majoritairement pour  Nicolas Sarkozy (30,69%), et ceci même si François Hollande (25,87%) améliore de 3 points le score de Ségolène Royal en 2007. Mais c'est du côté de la droite nationale et du centre que sont venues les deux surprises de ce premier tour.
Jusqu'à ce 22 avril 2012, le Front national n'a jamais réussi à s'implanter en Mayenne. Quels que soient les scrutins, ses scores oscillaient entre 4 et 8%. Or, cette fois Marine Le Pen a multiplié par deux son capital électoral. En 2007 son père Jean-Marie Le Pen avait attiré 7,56% des votants, dimanche dernier elle a décroché la troisième marche du podium avec 14,77%, soit plus de 12 600 de voix supplémentaires. Elle arrive même en tête dans quatre communes (Saint-Céneré, Saint-Léger-en-Charnie et Blandouet) et décroche la seconde place dans 70 autres. Faut-il voir dans cet exceptionnel résultat le début d'une implantation durable du Front national ? Les prochaines législatives nous le diront.
On pensait aussi la Mayenne plutôt centriste. C'était vrai jusque là puisqu'en 2007 François Bayrou avait terminé deuxième (23,59%) derrière Nicolas Sarkozy et devant Ségolène Royal. Une performance à ranger au rayon des bons souvenirs. Certes localement il réalise un meilleur score (13,78%) qu'au niveau national (9,1%). Une bien maigre consolation pour ses soutiens, au premier rang desquels les deux sénateurs mayennais Jean Arthuis et François Zocchetto, car les chiffres sont sans appel : entre 2007 et 2012, le centriste a perdu 19 000 voix. Un résultat qui ressemble fort à une sanction, de mauvais augure pour les législatives…
J-M. Desaunai