Mayenne. "Je ne l'ai pas vue du tout" : il percute mortellement une piétonne avec son bus

Il est 7h30 passé, ce vendredi 3 février 2023. Rue du Pommier, à Mayenne, une voiture s'arrête devant un passage piéton pour laisser passer une femme. Un bus scolaire, qui circule à vide, arrive par derrière et engage une manœuvre de dépassement. Le véhicule percute la septuagénaire qui est projetée 5 mètres plus loin. Malgré une tentative de réanimation, elle décède des suites de ses blessures.

Une mauvaise appréciation

Le conducteur du bus, âgé de 60 ans, est jugé par le tribunal de Laval ce jeudi 2 novembre. La présidente détaille l'accident : "A ce moment, vous êtes sur la route du retour au dépôt après votre tournée du matin. Quand la voiture s'arrête devant vous, vous pensez qu'il s'agit d'un parent qui dépose son enfant au lycée. D'où la manœuvre de dépassement." Entendu après les faits, le chauffeur confirme sa mauvaise appréciation de la situation et affirme : "Je n'ai pas du tout vu le piéton traverser."

Le conducteur de la voiture, lui, dit avoir été surpris en voyant le bus arriver sur le côté. Selon lui, la piétonne était visible.

"Il a freiné brusquement"

Invité à s'exprimer à la barre, le chauffeur précise sa version des faits : "Il a freiné brusquement, ça m'a surpris et je n'ai pas voulu lui rentrer dedans. Il faisait encore nuit à cette heure-ci." Il conçoit tout de même avoir probablement mal apprécié la distance qui le séparait de la voiture. Aujourd'hui, l'homme, qui ne possède aucune mention à son casier judiciaire, n'a pas repris le travail. En pleurs, il déclare : "Je ne peux pas. Même en voiture j'ai du mal."

"Un devoir de prudence accrue"

La substitut du procureur demande une peine d'un an de prison avec sursis et la suspension de son permis de conduire pour un an : "Cet accident aurait pu être évité. Par son métier, monsieur a un devoir de prudence accrue. Par sa violation du Code de la route, il a provoqué un accident."

L'avocat de la défense souligne la difficulté dans laquelle se retrouvent son client et sa famille depuis les faits : "Sur le papier, on a a priori un bon conducteur. Il n'avait ni produits ni alcool dans le sang, et est en possession de tous ses points sur son permis. Il a avoué avoir mal apprécié la situation. Il restera marqué par ce qu'il s'est passé et ne cherche pas à échapper à sa responsabilité."

Le tribunal condamne finalement le prévenu à une peine de 10 mois de prison avec sursis. Son permis de conduire est suspendu 12 mois.