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Louvigné. Tentative d'assassinat au couteau en Mayenne : "Je me suis vu mourir, je revis la scène en boucle"

Faits divers. Le procès d'un Sarthois de 36 ans s'est ouvert mercredi 8 mars à la cour d'assises de la Mayenne. Il est accusé de tentative de meurtre à l'encontre du nouveau compagnon de son ex.

Louvigné. Tentative d'assassinat au couteau en Mayenne : "Je me suis vu mourir, je revis la scène en boucle"

Depuis ce mercredi 8 mars 2023, la cour d'assises de la Mayenne se penche sur le procès d'un Sarthois de 36 ans, accusé de tentative d'assassinat.

Le 20 août 2020, à Louvigné (Mayenne), un homme de 23 ans, qui réside chez ses parents, accueille un homme qui se présente comme un agent du recensement. Pour le prouver, ce dernier lui présente une carte professionnelle, qui s'avérera être factice. Une fois assis afin de remplir un questionnaire, l'habitant sent un couteau lui trancher la gorge.

La victime, prise au dépourvu, parvient à se saisir de l'arme blanche en céramique, brise la lame et se défend avec un autre couteau pris dans sa cuisine. Les deux hommes se battent. Avant de fuir en voiture, l'agresseur glisse avoir agi à cause de son ex compagne, qui vit depuis fin 2019 une relation avec sa victime.

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L'agresseur contacte la police

Alors que les gendarmes interviennent et retrouvent l'homme grièvement blessé secouru par des agriculteurs de passage et des voisins, l'accusé fait lui-même appel à la police de Laval pour être aidé. Il est retrouvé ensanglanté au volant de son véhicule et se présente comme l'auteur de l'agression.

Chez lui sera retrouvée une liste de courses comprenant des sacs plastique, du fil, ou encore la bâche.

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Il nie les intentions de préméditation

Malgré ces éléments et bien qu'il ait effectué, la veille, des recherches sur internet avec les mots-clés « meurtre », « résolution de meurtre » ou encore « corps humain », l'agresseur, mis en examen et placé en détention provisoire le 23 août 2020, niera à chacune de ses auditions les intentions de préméditation. Il avoue seulement qu'il voulait obtenir des explications sur cette nouvelle relation, et affirme qu'il souhaitait ensuite se suicider.

Une relation clandestine

La relation entre l'accusé et la jeune femme, débutée près de deux ans auparavant, était clandestine à la demande de celle-ci. Elle, avait 17 ans, lui 28. Ils se connaissent car la jeune femme est en famille d'accueil chez le frère d'un oncle de l'accusé.

L'experte psychologue qui s'est entretenue avec l'accusé décrit « un délire passionnel, compatible avec la préméditation ». Elle évoque « une dépression sévère » et une relation amoureuse « qui permettait d'éviter l'effondrement » depuis le décès de son père en 2004.

L'experte ne note aucun élément permettant de valider l'idée du suicide. L'expert psychiatre ne dresse pas la même analyse. Il utilise plutôt le terme de "tourment sentimental". Il ajoute : "Il se décrit plutôt comme une victime, pour avoir été lésé sur le plan de la vie affective et pour avoir payé un peu cher dans cette affaire après avoir reçu plusieurs coups." Il réfute l'éventualité d'une dépression  ou de "délire". Enfin, il ne note "aucune abolition ou altération du discernement" au moment des faits, ni d'éléments suicidaires majeurs.

"Il dit qu'il avait prévu de se suicider avec ses chats"

Concernant l'accusé, le directeur d'enquête indique que « depuis le début de sa garde à vue, on a l'impression qu'il ne comprend pas ce qui lui arrive ». Quant à ses préparatifs, « il nous dit que c'était pour lui, qu'il avait prévu de se suicider avec ses chats ».

Le gendarme s'est aussi entretenu avec la jeune femme : « Il s'agissait de son premier flirt. Durant leur relation, il lui faisait du chantage en lui disant, dès qu'elle s'éloignait, qu'il révélerait tout à la famille. »

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La victime est partie vivre à Madagascar après ses études. "Le simple fait d'être en France, je ne me sens pas rassuré, s'est-il exprimé. Grâce à mes amis et à ma famille, je me reconstruis."

"Il est venu pour m'ôter la vie"

L'homme avait rencontré la jeune femme sur les réseaux sociaux. "Je savais qu'elle était en couple et qu'elle l'avait quitté pour se mettre avec moi. On avait discuté de nos ex. J'avais vu une seule photo de lui, il portait une casquette et des lunettes de soleil." Il livre un récit précis et détaillé de son agression. Du moment où il a commencé à maîtriser l'accusé grâce à une prise de judo, il se souvient : "Il m'a dit mot pour mot que c'était à cause d'elle : 'Elle m'a trompé, je l'aime encore'."

"Qu'est ce qui vous permet d'affirmer qu'il voulait vous tuer ?", lui demande le président. "Son calme, sa détermination. Il aurait pu fuir, répond la victime. Je m'en suis sorti, le chirurgien m'a dit que j'avais eu de la chance. Plusieurs coups de couteau, sur des points vitaux, auraient pu me tuer." A commencer par le premier, long d'une vingtaine de centimètres et profond d'environ 4 centimètres, qui a sectionné les veines jugulaires comme l'a précisé l'expert médico-légal.

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"Je l'ai peut-être aimée car je n'ai pas eu de père"

La parole a ensuite été donnée à la jeune femme qui a vécu une relation avec les deux hommes. Au sujet de son histoire avec l'accusé, "j'ai été heureuse, il a fait beaucoup pour moi". Les années ont passé, et elle estime aujourd'hui avoir compris que "lui m'a aimée, mais moi je l'ai peut-être aimé car je n'ai pas eu de père".

Quand le président l'interroge sur l'après-rupture, elle explique : "Je l'ai recontacté en me disant que je ne pouvais pas le laisser comme ça, que je devais prendre de ses nouvelles, mais je n'imaginais pas que ça prendrait cette tournure." Quand il a dit vouloir dévoiler au grand jour leur relation passée, "j'ai voulu le calmer en lui affirmant que j'étais de nouveau célibataire".

Une cousine confidente

Le secret de la relation entre l'accusé et la jeune femme avait cependant été livré à l'une des cousines de l'accusé : "Il s'était confié à moi, témoigne cette dernière à la barre. Il m'a dit que c'est elle qui cherchait à revenir vers lui. Il avait l'impression d'être manipulé. Il faisait tout pour ne pas qu'elle revienne, probablement pour passer à autre chose."

Jeudi 9 mars 2023, la parole sera donnée à l'accusé, à ses avocats et à celui des parties civiles. Enfin, la cour d'assises devra rendre son verdict. L'accusé encoure une peine de trente ans de réclusion criminelle.

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