Pour Pierre et Maryvonne Derouet comme pour Christine Mortier, l'heure de la retraite a sonné. Et avec elle, la fin de deux enseignes de renom du centre-ville, chères aux Mayennais. Dans le courant du mois de juin, la bijouterie Derouet, rue Aristide-Briand, et la Belle Chaumière, place Clemenceau, fermeront définitivement leurs portes.
Un véritable crève-cœur pour les époux Derouet. « Ce n'est pas facile d'arrêter un métier qu'on aime, avoue Pierre, pendant que sa femme Maryvonne répond aux nombreuses sollicitations des clients. On aurait voulu dire à nos clients : ça va continuer... » Mais en quatre ans, impossible de trouver un repreneur. Pourtant, la bijouterie jouit d'un bon emplacement et d'une solide réputation, conquise depuis les années 70.
Le magasin la Belle Chaumière avait aussi ses habitués. Et d'ici quelques semaines, ils devront aller ailleurs pour trouver arts de la table et autres objets cadeaux. « L'enseigne existait depuis plus de 40 ans, rappelle Dominique Mortier, le gérant. Avec ma femme, nous avons repris en 1998. » Mais au départ à la retraite de Christine Mortier, pas de repreneur. « C'est trop compliqué de reprendre », répond Manuella, la vendeuse. « Nous avons des métiers presque inreprenables, estime Dominique Mortier, déçu que l'affaire ne dure pas mais pas surpris. Il faut du stock. Si une cliente vient et ne trouve pas ce qu'elle cherche, elle ne revient pas. Et les banquiers, maintenant, veulent que les repreneurs financent le stock. » Une assise financière qui n'est pas donnée à tout le monde. Ce type de magasins tournait aussi beaucoup grâce aux listes de mariage. « C'était 30 % de notre chiffre d'affaires », indique le gérant. Mais ces dernières années, elles ont eu tendance à disparaître.
Les locaux laissés libres devraient rester des pas-de-porte commerciaux. « Tout n'est pas encore acté », souligne Dominique Mortier, pour la surface, place Clemenceau. Des démarches semblent cependant dans les tuyaux.
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