En 2001, une grosse affaire de trafic de stupéfiants avait été jugée au tribunal de Laval (Mayenne). De lourdes peines avaient alors été prononcées : de 1 an à 7 ans de prison ferme pour les coupables, lavallois pour certains d’entre eux. Mais l’un des accusés manquait à l’appel. C’est lui qui comparait ce jeudi 7 octobre 2021.
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Incarcéré au Maroc
Sentant le vent tourner dans le mauvais sens, le désormais presque quinquagénaire s’était enfui à l’époque en Algérie, abandonnant sa famille et son commerce de pizzeria de Villetaneuse. Quelques années plus tard, il rejoint le Maroc et est incarcéré dans une prison où "les détenus sont entassés à 30 dans 10 mètres carrés". En 2016, il est extradé vers la France pour une autre affaire que celle qui intéresse les magistrats lavallois. Condamné par les tribunaux parisiens, il ne sort de prison qu’en novembre 2020.
Un train de vie sans commune mesure
Revenant sur les faits de 2001, la présidente rappelle que l’enquête a nécessité de longues filatures, des expertises financières et de nombreux témoignages. Le trafic était de grande ampleur avec d’importantes livraisons de cannabis pouvant aller jusqu’à une tonne. Le prévenu reconnaît les faits, avouant un bénéfice mensuel de 12 000 à 15 000 francs. Le train de vie du trafiquant était sans commune mesure avec ce que pouvait lui rapporter sa petite entreprise : nombreuses voitures, achat par sa sœur d’un appartement, etc.
Un "prisonnier modèle"
Lorsque la magistrate lui donne la parole, l’homme va s’emploie pendant un long moment à prouver qu’il a tourné la page. Il était un prisonnier modèle, faisant partie d’un collectif après les attentats de 2015, luttant contre la radicalisation dans les prisons et, depuis sa sortie, n’hésitait pas à aider la Croix rouge dans ses maraudes. Il ajoute que ses geôliers lui ont dit, à sa sortie, qu’ils allaient le regretter. La présidente, n’étant jamais en manque d’humour, rétorque : "Si vous regrettez, cela peut s’arranger."
"J'essaye de me racheter"
Le prévenu conclut son long plaidoyer en avouant : "Tout ce que j’ai fait ne m’a rien rapporté" ; "j’essaye de me racheter". L’avocate parisienne chargée de la défense va, dans une belle plaidoirie, assurer que le tribunal a affaire à quelqu’un qui n’a plus rien à voir avec l’homme de l’époque et qui assume ses fautes.
L’ancien trafiquant de drogue est condamné à cinq années de prison avec confusion de la peine déjà effectuée. Il ne devra donc pas retourner en détention.
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