"J’avais juste envie d’un câlin, ce n’était pas sexuel." A la barre du tribunal de Laval, ce jeudi 9 septembre 2021, le prévenu, un Mayennais de 46 ans, ne semble pas réaliser la gravité des actes qui lui sont reprochés. La voix chevrotante, brisée par quelques sanglots, le père de famille tente de refaire la chronologie de ce 29 mai 2020.
"Je n’aurais jamais dû faire ça, j’ai tout perdu"
Ce jour-là, la meilleure amie de sa fille dort au domicile familial. Alors que cette dernière se trouve dans la salle de bains, il rentre dans la pièce, "juste pour discuter", explique-t-il. La fillette de 10 ans lui confie que de ne plus faire de câlin à ses amies à cause du Covid lui manque. Il la prend alors dans ses bras. Étreinte qu’il réitère quelques minutes plus tard dans le couloir en posant cette fois sa main sur ses fesses. "Je ne me rendais pas compte, j’étais en manque d’affection", justifie celui qui est décrit comme quelqu’un d’extrêmement anxieux et triste. "Je n’aurais jamais dû faire ça, j’ai tout perdu", lâche-t-il.
"La jeune victime a confié aux enquêteurs que vous avez tenté de l’embrasser sur la bouche et de l’entraîner dans votre chambre", révèle la présidente du tribunal. Des derniers faits que le prévenu conteste. "Je l’ai embrassé sur le front", assure-t-il.
"Vous comprenez que c’est une agression sexuelle ?"
"Vous comprenez que c’est une agression sexuelle ?", l’interroge la procureure. "On ne touche pas une personne sans son consentement, encore moins une petite fille de 10 ans !"
"Il est allé se rendre lui-même au commissariat et a immédiatement entamé un suivi psychologique", tient à souligner l’avocate de la défense.
Des arguments entendus par la présidente qui l’a condamné à quatre ans de suivi sociojudiciaire assorti de 18 mois de prison avec sursis s’il n’est pas respecté. L’homme sera également inscrit au Figais (fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes) et devra verser 1 500 € de dommages et intérêts à la victime.
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