En Mayenne, ceux qui veulent passer l’examen du permis de conduire doivent prendre leur mal en patience. Les délais pour obtenir une place ne cessent de s’allonger, quel que soit le secteur.
La faute en grande partie à la crise sanitaire. "Avec les deux confinements, beaucoup d’examens ont été reportés. Et pendant cette période, d’autres élèves se sont préparés au Code de la route à distance. Cela a créé des embouteillages", relate Sylvain Ronné, responsable d’Orion Conduite à Laval. Résultat, dans son auto-école, le délai pour repasser le permis est passé d’un à trois mois.
Davantage de candidats mais pas plus de places
Même chose chez Fabien Bouvier, cogérant de Saint-Martin Conduite à Mayenne. "On n’a jamais réussi à absorber le retard car le nombre de places à l’examen n’augmente pas", pointe-t-il. Des places attribuées chaque mois par la préfecture. "Les inspecteurs ne peuvent pas faire d’heures supplémentaires et il n’y a pas eu de recrutements. Des inspecteurs retraités ou des intervenants extérieurs devaient pallier ce manque mais rien n’a été fait."
Des facteurs auxquels s’ajoutent les vacances d’été. "Il y a beaucoup de demandes car les jeunes ont besoin du permis pour leur job d’été ou pour partir faire leurs études. Les inspecteurs partent en vacances et ne sont pas remplacés", regrette Isabelle Vannier, responsable de l’auto-école CER à Ernée.
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Tension avec les familles
Une situation qui crée des tensions avec les familles. "Elles veulent qu’on leur donne une date de permis, mais on connaît les créneaux à peine un mois à l’avance", explique Fabien Bouvier.
Chacun est obligé de prioriser les candidats. "Je ferai passer ceux qui partent faire leurs études loin", avoue-t-il. Isabelle Vannier fait repasser rapidement ceux qui ont échoué. "S’ils sont prêts, j’essaie de leur trouver un créneau le mois suivant car leur formation est encore récente. D’autres structures optent pour la liste d’attente car ils estiment qu’ils ont eu leur chance, mais cela implique de refaire beaucoup d’heures de conduite."
Pour Fabien Bouvier, la solution serait de privatiser le permis de conduire, à l’image de l’examen du Code. "Il n’y a plus de problème de délai", affirme-t-il.
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