Laval. Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, de passage en Mayenne

- Vous venez en Mayenne animer un débat sur le thème “Les Français sont-ils fâchés avec la politique ?”. Plus qu'une interrogation c'est un constat ?

Les Français ne sont pas fâchés avec la politique. Elle les passionne encore et toujours. Les Français sont fâchés avec les responsables politiques. Ils les jugent incompétents, sans franchise et inefficaces. C'est assez injuste, car, en réalité, la difficulté vient du fait que dans nos sociétés complexes, la politique a moins de pouvoir qu'avant. C’est aussi un jugement sévère dû aux échecs accumulés pour répondre aux priorités des Français : le chômage, l’insécurité, l’éducation, le pouvoir d’achat, les inégalités, notamment.

- Est-ce que la classe politique française est arrivée à la fin d'un cycle ? Qu'est ce qui pourrait redonner aux Français le goût de la politique ?

La classe politique française arrive au bout d’une certaine façon de faire de la politique : entre soi, en vase clos, dans une bulle en quelque sorte. À partir de ce constat, deux trajectoires sont possibles. La première est de continuer cette bulle jusqu’à ce qu’elle crève, évacuée par la victoire d’un parti antisystème. La seconde est de remplacer le jeu politicien en circuit fermé par l’ouverture massive aux idées et aux forces vives de la société civile. C’est pour cette seconde option que je milite.