Jeudi 28 mai 2020, Jean Boisnard, un Mayennais mordu de pêche aux carnassiers, taquine le poisson sur son floating-tube, vers le parc de la Providence à Mayenne, comme à son habitude dès que les beaux jours reviennent. Ce jour-là, il entend une petite voix au loin lui dire sans affolement : « S’il vous plaît ». Il jette un œil autour de lui et sur les rives mais ne voit rien. « J’ai l’habitude d’être interpellé par des résidents de la maison de retraite La Providence qui me demandent si ça mord », explique le sexagénaire. Peu de temps après, il entend de nouveau un appel et voit quelque chose bouger. « J’ai d’abord cru à un canard puis j’ai vu un bras dépasser de l’eau. Je me suis tout de suite dirigé vers la personne, et d’une main j’ai attrapé mon téléphone pour appeler le 18. J’ai dû couper quelques branches pour m’approcher de cette dame et l’attraper. Elle s’est ensuite agrippée à mon bateau. Elle me semblait perdue, déboussolée et ne savait pas ce qu’elle faisait là. Elle m’a dit qu’elle était venue de l’hôpital. »
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Le temps a semblé long à notre pêcheur en attendant les pompiers. « Ils avaient du mal à nous localiser. J’ai bien dû maintenir la dame pendant 30 minutes. Je ne pouvais pas la sortir seul. Je ne sais pas nager et avec mon bateau j’ai les pieds dans l’eau. Il n’y a pas de place pour deux. Mon frère pompier qui habite le long de la Mayenne a guidé les pompiers. »
Neuf pompiers sur place
Sept pompiers de Mayenne ont été dépêchés pour secourir la nonagénaire qui a été transportée au centre hospitalier du Nord Mayenne en tant que blessé léger. Deux plongeurs de Laval avaient été alertés mais leur intervention n’a pas été nécessaire.
Quelques jours après les faits, l’ancien employé de la mairie, devenu sauveteur, ne comprend toujours pas comment cette femme âgée de 91 ans a pu tomber dans l’eau. « Je n’ai pas entendu de plouf. Selon moi, elle a dû glisser. Les herbes étaient très hautes à cet endroit. Je ne sais même pas comment elle a pu se rendre à pied à cet endroit. Il n’y a pas d’accès, pas de chemin », constate le pêcheur.
Sans nouvelles de la nonagénaire
Après son sauvetage, Jean Boisnard a décidé de continuer sa pêche. « Je me disais que ça n’allait pas aller si je rentrais. Le lendemain, en retournant pêcher au même endroit, j’ai eu besoin de prendre des nouvelles de la dame, de savoir qui elle est. Je me suis rendu à l’hôpital mais les visites sont interdites à cause du coronavirus et les gendarmes ne peuvent pas me communiquer son nom », regrette celui que ses petits-enfants ont surnommé Super papy.
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