"Si ça reste comme cela, je vais liquider début mai." Eric Melendez, gérant du restaurant-bar Living Café à Laval, est désemparé. La situation lui échappe.
"J'ai demandé un crédit de trésorerie à ma banque. Il m'a été refusé. L'Etat ne va se porter garant que pour les gens qui n'ont pas de difficulté", explique-t-il sans décolérer.
Son entreprise, qui emploie six personnes en CDI, réalise une centaine de couverts par jour. "Je fais plus de 500 000 euros hors taxes à l'année."
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Pas éligible au dispositif
Le Living Café est en plan de redressement. Le texte de la loi concernant les prêts bancaires garantis par l'Etat précise qu'une "entreprise ne peut pas être éligible au dispositif si elle fait l'objet d'une procédure collective (sauvegarde, redressement et liquidation judiciaires)."
Mais Eric Melendez l'assure :
" L'entreprise est saine, sans aucune dette auprès des impôts ou des fournisseurs. Il y a des mois plus difficiles que d'autres mais c'est la vie d'une entreprise."
Sa demande de prêt était de 80 000 euros. "J'ai des frais fixes importants : 5 400 euros de loyer, environ 10 000 euros de salaires... Mon expert-comptable m'a dit de demander cette somme pour pallier trois mois sans activité."
Il bouclera le mois d'avril sans revenu, ni même le remboursement du chômage partiel. "Je n'ai même pas encore reçu les codes pour me connecter. Pour espérer le toucher en avril, il faudra que j'avance les salaires. Ce n'est pas possible."
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"C'est dur à encaisser"
"Les trois mois qui arrivent sont très importants. L'an dernier, ils représentaient plus de 180 000 euros de chiffre d'affaires. Les mois de reprise auraient été difficiles mais on aurait fait différemment pour se rattraper. Je voulais lancer des plateaux repas à emporter pour faire un peu de chiffres. On prend des risques, on travaille 90 heures par semaine et tous les efforts partent en fumée. C'est dur à encaisser... Non, c'est un cauchemar."
Démoralisé, sa banque l'a orienté vers le Médiateur de la Banque de France qui l'a dirigé de nouveau vers sa banque.
Il s'est résigné à prendre rendez-vous chez un liquidateur judiciaire. "En plus de m'obliger à fermer en refusant le prêt, la banque va me demander ma caution personnelle, soit 50 000 euros. J'ai 50 ans, 30 ans de restauration et je vais partir surendetté. Ça me crève le cœur de devoir annoncer ça à mes employés. Je me prépare au pire."
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