Filmer l’indicible, comme le mystère de la foi, n’est pas chose aisée. Seules ses manifestations humaines peuvent être visibles.
Il a dû se battre pour obtenir le droit de filmer les moniales de l’abbaye de Bonneval, fondée en 1147, fermée pendant la Révolution, et rouverte en 1875. Elle abrite aujourd’hui l’Ordre cistercien de la stricte observance, et les sœurs, souvent sollicitées, répugnaient à se laisser filmer. Pourtant, Nicolas Gayraud a su les convaincre et instaurer, avec elles, une relation singulière.
La caméra s’attarde sur la silhouette d’une sœur qui s’éloigne lentement, au milieu d’un jardin magnifique. Cette scène d’ouverture donne le ton de tout le film : le temps s’est arrêté dans cet endroit dédié à la méditation et à la prière. Certes, on verra peu de scènes à l’intérieur de la chapelle, mais cela n’a guère d’importance, tant toutes les sœurs qui ont accepté de s’exprimer devant la caméra du réalisateur irradient de cette joie profonde, qui est la marque de celles et ceux qui vivent, à chaque instant de leur vie, avec le Seigneur. Devant les paysages grandioses de l’Aveyron, les unes et les autres parlent librement de leur vocation (avec le séisme que cette annonce a pu provoquer chez leurs proches), de la liberté, de l’amour de Dieu et des autres, ainsi que de leur vie quotidienne dans ce monastère. C’est simple, d’une grande humanité, et l’on retiendra surtout le sourire radieux de ces moniales qui ont trouvé la paix qui fait tant défaut à notre temps.
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