Le 25 juillet 2014, les corps de deux employés de la société de Spie Ouest-Centre, deux hommes âgés de 58 et 20 ans, avaient été retrouvés sans vie dans une nacelle, sous une ligne à haute tension de la Plaine d'aventure à Laval. Cause du décès : une électrisation due à un contact direct avec une ligne électrique ou à un arc électrique provoqué par la proximité d'une ligne. C'est cette histoire qui est passée au crible du tribunal correctionnel de Laval jeudi 12 janvier.
A la barre, ils sont trois : le responsable d'affaires du chantier, un homme de 59 ans, fort, au moment de l'accident, d'une expérience de près de 40 ans dans l'entreprise. Il est accompagné des représentants des sociétés Spie Ouest Centre et ERDF, utilisatrice des ouvrages concernés par les travaux, jugées comme personnes morales. Ils sont poursuivis pour « homicide involontaire ».
Très technique, l'audience a apporté plus de questions que de réponses. Le responsable d'affaires a-t-il pris les mesures de sécurité par-dessus la jambe, en se contentant d'un seul plan de situation ? La fatigue du quinquagénaire, à la veille de ses vacances et au lendemain d'une dépression provoquée par des pressions professionnelles a-t-elle joué ? Pourquoi étaient-ils deux dans la nacelle ? Y a-t-il eu trop de turn over sur le chantier, au point de provoquer ce que le président Bruno Thouzellier a défini comme « une perte de mémoire » ? Les deux sociétés ont-elles mis en place des mesures de prévention suffisantes ?
Le délibéré sera connu le 16 mars prochain. Le procureur Guirec Le Bras a requis un an d'emprisonnement avec sursis pour le responsable d'affaires et des amendes de 100 000 et 40 000 euros pour les deux entreprises.
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