Marc Madiot passe la main, sans quitter le navire. Près de trente ans après avoir fondé l'équipe devenue Groupama-FDJ, le Mayennais de 66 ans a annoncé qu'il quittait son poste de manager général pour en devenir président. La direction sportive et opérationnelle est désormais confiée à Thierry Cornec, 53 ans, directeur général adjoint depuis juin 2024. Une évolution majeure, officialisée lors d'un entretien accordé à L'Équipe et à l'AFP.
Il revient sur ses débuts
Double vainqueur de Paris-Roubaix (1985 et 1991), Marc Madiot avait créé la structure en 1997, à une époque où le cyclisme fonctionnait encore de manière artisanale. "Quand j'ai démarré, on était une petite épicerie", rappelle-t-il. Aujourd'hui, Groupama-FDJ regroupe près de 120 personnes, avec des équipes World Tour, continentale et juniors. Une croissance qui impose, selon lui, une nouvelle organisation.
"Il a été longuement question de la suite de la vie de l'équipe, compte tenu du fait que je n'étais plus un jeune homme"
Cette passation de pouvoir a été mûrement réfléchie lors du renouvellement du partenariat avec Groupama-FDJ en 2024. "Il a été longuement question de la suite de la vie de l'équipe, compte tenu du fait que je n'étais plus un jeune homme", explique Marc Madiot. Après une phase de prospection menée avec un cabinet de conseil, le choix s'est porté sur Thierry Cornec, ancien cadre de Mavic puis de Lapierre, et profil issu du monde de l'entreprise. "Mon ambition est que l'équipe me survive", confie le dirigeant mayennais, désormais président.
Son nouveau rôle
Son nouveau rôle consistera notamment à accompagner le développement de la structure, à entretenir les relations avec les partenaires actuels et à en trouver de nouveaux, tout en restant le garant de l'ADN de l'équipe. Thierry Cornec, lui, récupère l'ensemble du sportif et de l'opérationnel. "Beaucoup de choses vont évoluer, pas pour faire différemment de Marc, mais parce que le monde du vélo évolue très vite", souligne le nouveau manager général. Attentes de retour sur investissement, professionnalisation accrue, place grandissante des agents : le cyclisme moderne impose de nouvelles compétences managériales.
"On était des artisans, ça devient un sport mondial tourné vers la haute technologie"
Cette transition symbolise également le départ progressif des figures historiques du cyclisme français, à l'image de Vincent Lavenu ou Jean-René Bernaudeau. "On était des artisans, ça devient un sport mondial tourné vers la haute technologie", analyse Marc Madiot, qui assume pleinement ce changement d'époque. Attaché à son équipe comme à "un deuxième bébé", le Mayennais entend accompagner cette nouvelle étape sans nostalgie. "J'ai envie qu'elle continue à produire", conclut-il.
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