Il y a encore quatre ans, Jérémie fumait beaucoup. Un jour, il a écrasé sa dernière clope pour se mettre au triathlon. "Je faisais un peu de muscu en salle et je nageais de temps en temps, mais j'étais vite cramé à cause du tabac. J'ai acheté un vieux vélo des années 1990 pour 200 euros et je m'y suis mis, avec l'objectif de participer à un triathlon XS, histoire de voir si je pouvais y arriver." Les concurrents sont au nombre d'une centaine à cette épreuve du Maine-et-Loire et Jérémie vit mal l'épreuve de natation. Il se souvient encore avoir eu l'impression de barboter dans un bassin de sardines pour sortir de l'eau loin derrière la tête de course. Il a enfourché le vélo et a donné le maximum, au point de rattraper de nombreux concurrents. Il a confirmé dans l'épreuve de course à pied pour couper la ligne dans le top 10, troisième de sa catégorie.
"Les autres concurrents ne me croyaient pas quand j'ai confié que c'était mon premier triathlon. Ils m'ont dit que j'avais des prédispositions et m'ont encouragé."
Le nouveau licencié du Laval Triathlon Club progresse, commence à s'astreindre à un programme de préparation et se fait suivre par un coach personnel. Il a depuis participé à une bonne trentaine de triathlons, tous formats confondus. "Plus on monte en niveau, plus on est avec des groupes compliqués", affirme l'athlète germinois.
Qualification en Grèce
Jérémie s'est alors orienté vers une autre discipline : le triathlon cross. On remplace l'épreuve de cyclisme sur route par un parcours VTT et la course à pied par un trail. "C'est Steven, du magasin Giant Laval, qui m'a entraîné là-dedans. Il est champion d'Europe de XTerra, la fédération de triathlon cross. Il m'a conseillé sur le matériel et, il y a trois ans, il m'a emmené sur une épreuve en Belgique. J'ai beaucoup aimé l'intensité de l'effort, les variations de cardio dues aux dénivelés." Depuis, le triathlète a participé à une dizaine d'épreuves XTerra. Il a encore renforcé sa préparation, changé son alimentation pour devenir végétarien.
Son objectif de l'année est de participer aux championnats du monde. Pour y gagner son ticket, il faut décrocher les minima sur une épreuve internationale. Ce que Jérémie a réussi en avril dernier en Grèce. "J'ai terminé deuxième de ma catégorie 35-40 ans en 2 h 49 min, face à une cinquantaine de concurrents dont une trentaine de professionnels. Le sol était très caillouteux et j'ai terminé le parcours VTT à plat." Le Mayennais fait donc partie des 800 athlètes qualifiés pour les mondiaux qui seront disputés le 23 septembre à Molveno, en Italie. Au passage, il a décroché le 18 juin dernier à Chantonnay, en Vendée, le titre de champion régional de triathlon cross.
Dans le cadre de sa préparation aux mondiaux, Jérémie s'alignera ce 14 juillet au départ du triathlon de Meslay-du-Maine, le 30 juillet, et participera à un format L XTerra à Super-Besse : 1,9 km de natation, 70 km de VTT, 20 km de trail. "Il faudra être explosif, lucide, et savoir trouver des temps de récupération sur les variations d'intensité."
L'objectif de cette première participation au mondial est la découverte. "Je compte participer de nouveau l'année prochaine, avec d'autres objectifs et une grosse préparation à Font-Romeu."
L'argent qu'il mettait naguère dans le tabac, Jérémie le met aujourd'hui dans le sport. Cependant, le coût prévisionnel de sa participation au mondial s'élève à 3 000 euros et il recherche quelques sponsors supplémentaires.
Contact : xtremetri53@gmail.com
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