Créé en 2009 et présidé par le Mayennas Jean-Claude Mallet, le Craps est un laboratoire d'idées ont le thème de prédilection est la protection sociale.
« Quand on est tombé dans la marmite de la protection sociale et de l’assurance maladie, on n’en sort jamais ». Le Lavallois Jean-Claude Mallet, l'initiateur du Craps (Club de réflexion sur l'avenir de la protection sociale ) n'est pas avare de bons mots ni de provocations. Le « petit télégraphiste syndicaliste à FO monté à Paris » comme l'avait surnommé un quotidien a fréquenté les plus hautes sphères politiques et sociales en tant que président de la CNAMTS (Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés) de 1991 à 2002. « Durant ces années, je me suis lié d’amitié avec un homme politique Xavier Bertrand, ministre de la santé puis du travail ». Nommé à l’inspection générale de l’administration de la santé, Jean-Claude Mallet rédigera un rapport sur l’application des 35 heures dans les hôpitaux et la réorganisation du travail et dressera un inventaire sur les travailleurs étrangers qui venaient se faire soigner en France. En vain. « J’ai compris le poids de l’administration centrale alors j’ai quitté toute fonction ». C’était en 2009. L'heure de sa retraite. « Je me suis demandé quoi faire. J’avais rencontré durant ma vie professionnelle plein de gens, d’hommes politiques, de ministres. Des accords se dégageaient autour d’une table. Il me fallait creuser cela ». Une rencontre avec un jeune voisin, Fabien Brisard, travaillant dans un hard discount et passionné d'informatique, l'a convaincu de l'urgence de briser les frontières entre les générations et les couches sociales.
Le Craps est un laboratoire d’idées. Le siège est à Laval, au 68, rue de Nantes. « Nous avons un budget de fonctionnement de 80 000 euros qui permet de payer un poste de salarié. L’adhésion se fait par parrainage soumis en bureau. S’il y a une opposition, on procède à un vote. Depuis deux ans, il n’y en a jamais eu ». Aujourd’hui il regroupe 110 adhérents rassemblés depuis la fin 2011 en régions, pour l’instant au nombre de quatre. « On trouve des personnes de tous âges, de tous les milieux ». En Mayenne, le député Marc Bernier, le premier adjoint au maire de Laval Yan Kiessling, la directrice du centre hospitalier de Laval ou un étudiant en master d'économie ont répondu présents.
Le Craps propose deux types d’animations : des dîners-débats avec une personnalité du monde extérieur et des réunions internes où un membre choisit un thème de réflexion qui est enrichi des commentaires des autres. Les thèmes de réflexion portent sur la protection sociale dans toutes ses composantes : de l'assurance maladie, à la médecine de ville, en passant par l'hôpital, la famille, la vieillesse, la dépendance, le handicap, l'emploi, le chômage, le financement, la formation professionnelle, les jeunes ou encore le logement social. Ces réunions se déroulent à Paris, au Sénat pour les premières. « Notre premier intervenant a été l'ancien président du Sénat Gérard Larcher et portait sur le rappel des valeurs de la protection sociale à travers le problème de la retraite et du vieillissement de la population. Il existe en France près de 90 clubs de réflexion, mais ils n'ont pas tous un champ de réflexion aussi large ».
Tous ces échanges ne devaient pas rester lettre morte. Outre le site internet déjà très fourni, le Craps a voulu consigner par écrit le fruit de ses réflexions. Est né le Livre blanc, « un guide écrit dans un sens pédagogique avec des propositions simples, pas hyper-coûteuses », annonce Fabien, l'internaute qui espère voir le Craps déloger de la première page de Google® son homonyme : un jeu de casino américain. Le livre est sorti ce jeudi. Il devait être présenté en présence de Xavier Bertrand, mais le ministre a dû se rendre à Mayotte où une grève du personnel de l'ARS (Agence régionale de la santé) l'attendait...
Emmanuel Blois
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