Le tribunal de Laval a relaxé une femme qui comparaissait pour escroquerie. Elle était accusée d'avoir soutiré des sommes d'argent à une personne âgée de Congrier.
La victime est un homme de 85 ans qui a, depuis les faits, été placé sous curatelle renforcée. A Congrier, le retraité de l’agriculture vit chichement, retirant régulièrement 60 euros de ses comptes deux fois par mois seulement. Tout d’un coup, ses habitudes changent et il va se mettre à puiser dans ses économies jusqu’à trois fois par jour !
La banque donne l'alerte
Les gendarmes sont alertés par la banque qui soupçonne l’influence d’un tiers. L’octogénaire déclare que c’est une dame qui vient et à qui il donne de l’argent pour s’en débarrasser.
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Une guérisseuse
Dans le voisinage, tout le monde a entendu parler de cette femme qui est « guérisseuse et qui aurait eu à soigner les genoux du vieil homme ». Et d’ajouter : « Elle a un Kango blanc et fait partie des gens du voyage ». La femme en question est vite identifiée car, lorsqu’elle passe dans le bourg, elle dépose des cartes de visite dans les boites aux lettres.
La voyageuse se retrouve à la barre à nier les faits et défendre son honnêteté. Elle a le teint buriné par la vie à l’extérieur, sa voix rocailleuse pourrait se confondre avec celle d’un homme.
Des éléments qui ne concordent pas
Les gendarmes ont mené leur enquête méticuleusement : ils ont interrogé les voisins qui l’ont reconnue sur les photos. Toutefois, la localisation de son téléphone ne correspond pas aux dates des retraits d’argent effectués par le vieil homme. Par ailleurs la victime n’a pas donné le même prénom et n’a tout d’abord pas reconnu la prévenue sur les photos.
La femme part dans un long monologue et affirme, des sanglots dans la voix « Je ne paierai pas pour les autres » et plus tard : « Pourquoi aurais-je mis ma voiture en évidence et déposé des cartes chez les voisins ? »
"Il n'y a pas d'élément matériel"
L’avocat de la défense, maître Descamp, fortement convaincu de l’innocence de sa cliente, part dans une plaidoirie enlevée : « On n’a rien dans ce dossier… c’est la seule femme identifiable et elle a été identifiée ! » Le défenseur se montre de plus en plus offensif : « On parle d’une femme avec des garçons, or madame n’a que des filles… L'abus de confiance n’est pas établi… Il n’y a pas d’élément matériel… Je demande la relaxe. »
Le Tribunal va se ranger à cet avis et prononcer la relaxe au bénéfice du doute.
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