Lundi 17 juin, Abakar Tollimi, un opposant au régime tchadien du président Idriss Déby, a été arrêté à son domicile à Laval. Il a été placé en garde à vue en même temps que le général Mahamat Nouri et un autre opposant, résidant également en France.
Selon l’AFP, les trois hommes sont visés par une enquête préliminaire ouverte par le Parquet de Paris le 10 mai 2017. Ils sont soupçonnés de crimes contre l’humanité, complicité de crimes, et associations de malfaiteurs en vue de la commission de ces crimes. Les faits reprochés sont établis sur une période de 2005 à 2010 au Tchad et au Soudan.
En Mayenne depuis 2012
Selon France Bleu Mayenne, Abakar Tollimi résidait en Mayenne depuis neuf ans. Il a rejoint sa famille, qui détient le statut de réfugié politique, à la suite d'une demande de réunification familiale. L’opposant a habité à Mayenne jusqu’en 2012, avant de déménager à Laval.
Ex-conseiller du président Idriss Déby, Abakar Tollimi, 54 ans, décide de fonder son propre parti politique en 2006. En désaccord avec l’actuel dirigeant, il doit cependant quitter son pays, avant de rejoindre clandestinement la lutte armée au Soudan, pays voisin du Tchad. En 2010, opposé aux accords de paix entre les rebelles et le gouvernement tchadien, il est contraint de s’exiler en France, où il mène une opposition à distance. Depuis deux ans, Abakar Tollimi est à la tête du conseil national pour la résistance démocratique, dont le siège est basé à Orléans.
Garde à vue de 96 heures
Contacté, Me Paul Dima, avocat d'Abakar Tollimi, réfute les accusations portées contre son client. « Il possède une formation de juriste, il est docteur en droit et n'a jamais suivi de formation militaire. Durant la période visée, il exerçait une activité de diplomate pour négocier des accords de paix avec le régime tchadien. Je ne vois pas quels faits on peut lui reprocher. Il n'est jamais trop tard pour laver son honneur et se dégager de la marque de l'infamie que l'on veut lui coller », rapporte le conseil.
Abakar Tollimi est toujours entendu par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre. Sa garde à vue a été prolongée jusqu'à 96 heures.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.