Pour éviter la censure, notre nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, dans sa déclaration de politique générale mardi dernier devant l'Assemblée nationale, a cédé aux principales revendications du parti socialiste : suspension de la réforme des retraites, hausse de la fiscalité et abandon du 49.3. Curieusement, Laurent Wauquiez, patron des députés LR renonçait à voter la censure, lui qui a soutenu sans faiblir cette réforme des retraites.
On peut donc imaginer que ce gouvernement Lecornu 2 ne devait pas tomber jeudi. Faut-il s'en réjouir ? Difficile à dire car on peut craindre un surplace d'autant plus pénalisant que, sans l'outil du 49.3 qui permet de passer en force lorsque les discussions s'allongent, les consensus seront difficiles à trouver.
Le gouvernement proposera, l'Assemblée votera
Sébastien Lecornu a assorti cette suspension de la réforme des retraites à l'ouverture d'une conférence sur les retraites et le travail, voulant redonner aux partenaires sociaux la parole et la maîtrise des négociations sur les retraites. Il a voulu insister aussi sur le fait de compenser la perte financière générée par cette suspension. On peut imaginer qu'il sera difficile de faire voter la moindre économie par la gauche, le déficit risque donc de continuer à augmenter.
Le style de l'intervention s'est voulu très sobre, modeste mais volontaire. Son mantra : le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez. Cette méthode de bon sens peut séduire mais avec l'Assemblée nationale que nous avons, on voit assez mal les dossiers se succéder rapidement… et particulièrement le budget qui ne sera pas facile à bâtir !
Sauver les élus
On risque donc de piétiner longuement pour finir, d'ici quelques mois, par retomber dans un blocage qui réunira une majorité de députés et fera chuter le gouvernement.
Les Français veulent la stabilité disent les élus du bloc central, mais de nombreux sondages prouvent qu'ils souhaiteraient plutôt retourner aux urnes car ils ont l'impression que le précédent scrutin a été biaisé par un cordon sanitaire anti-RN qui a sauvé la gauche dans une France qui partage largement aujourd'hui les valeurs de la droite.
Beaucoup de Français ont plutôt l'impression que les partis politiques cherchent à sauver leurs élus, menacés par une union des droites qui progresse dans les esprits.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.