Cette saison, les championnats régionaux d'athlétisme à La Flèche (Sarthe) ont été purement et simplement annulés après un arrêté municipal lié à la canicule. Un scénario qui pourrait se répéter de plus en plus souvent dans les années à venir.
"Éviter tout malaise"
À Laval, début juillet, lors des championnats de France d'épreuves combinées, la Ligue des Pays de la Loire avait anticipé le risque. Son président, Serge Mottier, explique avoir mis en place "de nombreux barnums pour offrir de l'ombre, des points d'eau pour tous - juges, bénévoles, athlètes -, et même potentiellement des jets d'eau pendant les courses", ajoutant que les temps de repos devraient être allongés en cas de canicule " pour éviter tout malaise ". Une organisation pensée pour que la compétition puisse se tenir en cas de températures élevées, ce qui n'en fut pas le cas, par chance.
Savoir s'adapter et innover
La question de l'horaire des compétitions revient aussi sur la table. Depuis quelques années, on voit fleurir en été des meetings en soirée, le vendredi ou le samedi, pour échapper au pic de chaleur. Certains imaginent déjà une saison avancée ou des épreuves plus fréquentes en nocturne. Pour le nouveau président de la Fédération Française d'Athlétisme, Jean Gracia, " il ne suffira plus d'adapter à la marge, il faudra innover ". S'il n'a pas encore détaillé un plan spécifique, son discours autour de l'anticipation et de la modernisation laisse entrevoir que la question climatique fera partie des priorités. Jean Gracia insiste également sur "la responsabilité" partagée entre les organisateurs, les entraîneurs et les athlètes pour "anticiper et gérer au mieux" ces conditions extrêmes afin de préserver la santé de tous.
"Sans hydratation régulière, la séance devient impossible"
Sur le terrain, les athlètes eux-mêmes inventent leurs solutions. Lucas Côme, demi-fondeur du club de l'US Saint-Berthevin, s'entraîne cet été malgré la chaleur, car ses échéances s'étendent jusqu'en septembre et octobre. " L'été, j'évite les séances sur la piste en plein soleil. Je m'entraîne plus tôt ou tard, en forêt ou sur la voie verte, à l'ombre. Si je ne peux éviter le soleil, je prends toujours de beaucoup d'eau avec moi, même pendant les footings par exemple. Sans hydratation régulière, la séance devient impossible ", explique le Genestois. Comme beaucoup, il adapte ses horaires, ses lieux d'entraînement et son équipement. Pour lui, ces ajustements ne sont pas seulement un confort, mais une nécessité pour préserver ses performances et éviter tout risque lié à la chaleur.
Le réchauffement climatique impose de nouvelles règles au monde de l'athlétisme. L'ennemi, parfois, n'est plus seulement le chrono ou l'adversaire, mais le thermomètre. Et il faudra, pour continuer à performer, apprendre à courir, sauter, lancer ou marcher autrement.
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