Gorron. Léa Juin a fêté ses 100 ans

Née le 19 mars 1925 à la Liffrayère, à Carelles, Léa était la cinquième d'une fratrie de sept enfants.

De 6 à 11 ans, elle chaussait ses sabots bien paillés pour rejoindre l'école des filles de la commune en emportant une soupe de pain dans sa besace.

Ces deux sœurs aînées se mariant, elle a dû stopper l'école pour aider ses parents aux travaux de la ferme, de la maison et s'occuper de ses deux jeunes sœurs.

La vie était difficile : travaux des champs, traite des vaches, soin des animaux, moisson, fenaison, tuerie de cochon, faire le pain, etc.

"À l'aube de mes 18 ans, en 1943, je suis partie travailler à Vieuvy comme bonne à tout faire, mais surtout comme employée agricole ; le travail aux champs était ponctué par le passage des Allemands puis des Américains. Les sabots ne tenaient pas aux pieds quand il fallait courir se mettre à l'abri ", se souvient la néocentenaire.

Entrée à l'Ehpad à 98 ans

Loin des siens et souhaitant mettre un peu de joie dans sa vie, elle s'engage dans la troupe de théâtre de Vieuvy.

Une loterie organisée à l'issue d'une représentation désigne un gagnant, un certain Marcel Juin, de Carelles, qu'elle épousera le 11 mai 1949. Quatre enfants naîtront de cette union : deux garçons et deux filles, entre 1951 et 1964, puis dix petits-enfants et vingt arrière-petits-enfants.

Marcel, son mari, a créé son entreprise de travaux agricoles en 1951. Puis ce fut une scierie et négoce de bois ; Léa assurera donc l'intendance jusqu'à l'âge de la retraite, fin 1988.

À partir de 1989, Léa et Marcel ont pu mettre une définition sur les mots " vacances " et " voyages " tout en profitant des leurs.

"Après le décès de mon mari, je suis restée seule dans ma maison jusqu'au 13 juin 2023, date à laquelle j'ai décidé de rentrer à l'Ehpad de Gorron. À 98 ans, il était temps de m'offrir un hôtel et de me reposer", aime-t-elle dire.

Ce 19 mars, entourée de ses enfants et du personnel de l'Ehpad, elle a soufflé ses 100 bougies.