Comment vous est venue cette idée d'un accompagnement psychologique des dirigeants en difficulté ?
L'initiative a été prise par le tribunal de commerce de Saintes. Lorsque l'on voit en audience un chef d'entreprise, on peut apporter des réponses techniques à ses difficultés. En revanche on n'a rien à lui proposer au niveau humain. Contrairement aux pays anglo-saxons qui considèrent l'échec comme une étape dans un parcours professionnel, en France c'est tabou. Le dirigeant se dit : “Je suis mauvais.” Et c'est le cycle infernal : il est confronté à une baisse d'activités, donc il se surinvestit dans son travail sans pour autant trouver de solutions, puis il connaît des difficultés dans son couple, sa famille et ça peut entraîner la dépression.
Comment allez-vous faire pour détecter ces patrons en détresse humaine ?
Au sein du Cip (Centre d'information sur la prévention des entreprises en difficulté), chaque année entre 40 et 50 chefs d'entreprises viennent nous voir pour nous demander un soutien technique. Dans 7 cas sur 10, les partenaires (chambres consulaires, tribunal de commerce, greffe, services de l'Etat, syndicats patronaux) trouvent des solutions techniques pour passer ce mauvais cap. Mais il faut aussi penser aux autres qui, du jour au lendemain, se retrouvent seuls face à l'échec. Le dirigeant c'est l'élément fédérateur de l'entreprise, tout repose sur lui : licenciements, dettes… Parfois cela peut l'amener au suicide.
Une fois détecté, vers qui orientez-vous le chef d'entreprise ?
Nous allons également nous appuyer sur un réseau de psychologues qui sera disponible 7 jours sur 7, à l'instar de ce qui se fait avec SOS Amitié. Nous sommes en phase de recrutement. L'idée est d'avoir un praticien dans chacune des villes centres de la Mayenne (Laval, Mayenne et Château-Gontier). Les psychologues qui vont nous rejoindre dans cette initiative vont s'engager à répondre au dirigeant dans les 24h pour poser un diagnostic et décider du suivi à mettre en œuvre. L'idée est de passer de la situation d'échec à celle de rebond. Grâce à cet accompagnement, il pourra peut-être retrouver le dynamisme pour redresser son entreprise. En tout cas, il sortira du risque suicidaire.
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