Au cœur de la manifestation devant l'hôpital de Laval ce jeudi 4 juin, les agents de régulation du Samu 53 réclament le paiement de leurs heures supplémentaires.
"On n'avait pas de reconnaissance avant. On n'en a toujours pas." Les agents de régulation du Samu 53 de l'hôpital de Laval (Mayenne) poussent un cri du cœur. Un ras-le-bol. Depuis le début de la crise, ils n'ont pas été payés pour leurs heures supplémentaires.
"On s'est mobilisé dès le début. C'était une évidence. On est venu sur nos jours de repos. Il y a eu trois ou quatre fois plus d'appels. Être payé en heures supplémentaires avait été accepté. Finalement, on attend toujours", se désole Anne, agent de régulation depuis 2014.
"C'est bien d'être applaudis à 20h mais on n'est même pas soutenu par notre direction", reprend Claire, arrivée en 2008.
"Cet argent, j'en ai besoin !"
En deux mois, Claire a travaillé 60 heures supplémentaires. "Cet argent, j'en ai besoin !" Cette période a généré plus de stress dans la vie des agents.
"On n'était pas équipé et il y avait plus de travail. A côté, on avait notre vie de famille à gérer, la garde des enfants... On est fatigué, alors rajouter de la colère n'est pas nécessaire", décrit Émilie, agent depuis 2010.
Deux mois d'attente
Dans les hautes sphères de l'hôpital, on prône "un problème complexe de comptabilisation qui devrait se résoudre". "Il n'y a pas eu d'engagement écrit, reprend André-Gwenaël Pors, directeur du centre hospitalier. C'est un secteur qui a été privilégié pendant la crise avec des effectifs supplémentaires. Nous allons nous rencontrer dans deux semaines car nous travaillons sur la prime Covid-19." Il conclut en affirmant qu'avec la prime et le paiement des heures supplémentaires, "les salaires vont pas mal augmenter".
En attendant, la colère est présente chez les agents de régulation. "C'est déjà un métier méconnu. Toujours se battre devient fatigant. On n'a pas attendu deux mois pour se mobiliser", s'époumone Anne. Sa collègue, Émilie, reprend : "S'il y a une deuxième vague, nous réfléchirons un peu plus avant d'y aller."
Même si la conscience professionnelle et le besoin d'aider risque de reprendre le dessus.
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