« Le pôle santé, on nous l’a vendu comme LA solution mais ce n’est qu’une solution parmi d’autres », selon Pascal Grandet, le président d’Audace 53. Moins d’un an après l’ouverture du pôle santé de Mayenne, la grogne des Mayennais se perpétue en raison du manque de médecins.
Alors que de nombreux services devaient être mis en place avec la création de ce pôle tels que les soins non programmés, ces derniers se font toujours attendre. Si un travail avait débuté avec l’ARS en octobre dernier, les médecins généralistes n’ont plus de réponses de leur part. Des médecins généralistes qui sont toujours autant recherchés.
Le problème du numerus clausus
Si le manque de médecins est récurrent, le problème était à prévoir depuis longtemps. » En cause, le numerus clausus mis en place dans les année 1971.
La cause essentielle du manque de médecins en France et en Mayenne est le numérus clausus. Même s’il va disparaitre d’ici 2020, c’est trop tard. »
« Le faire disparaître est une chose mais on va se mordre la queue si on n’a pas plus de places dans les facs. La responsabilité vient des grands syndicats de médecins libéraux. » Selon lui, dans les années 1980-1990, l’installation des nouveaux médecins a été freinée avec la volonté de baisser les dépenses de santé. Un choix qui n’a vraisemblablement pas porté ses fruits.
Aujourd’hui, Pascal Grandet regrette ces mesures dont les conséquences sont grandes : « On n’a pas fait attention à la démographie de la France. Avec le baby-boom, il n’y a pas eu de projection. A partir de 60 ans, les gens sont en bonne santé mais ont besoin de plus de soins. Il n’y a pas eu de réelle réflexion », s’insurge-t-il.
Quelles solutions en Mayenne ?
Le pôle santé de Mayenne a été un gros investissement avec pas moins de six millions d’euros déboursés. « Je ne veux pas dire que le projet n’était pas louable et qu’il ne fallait pas le faire mais on s’interroge aujourd’hui sur le rapport qualité/prix », demande Pascal Grandet.
Des solutions pour pallier le manque de médecins ont été proposées telles que la téléconsultation. Une mesure qui ne semble pas satisfaire Audace 53 : « La téléconsultation, c’est bien mais cela ne permettra pas de tout résoudre. Il y a certaines pathologies qui nécessitent la rencontre avec le médecin. Je ne jette pas la pierre mais comment voulez-vous que les sept médecins puissent tout assurer ? D’autant plus qu’il n’est pas prévu que de nouveaux médecins généralistes arrivent à court terme. »
Un recrutement international
Si les solutions sont rares, Pascal Grandet a quelques pistes en tête : « Je cite souvent l’exemple de la Saône-et-Loire où le président du Conseil départemental vient de lancer un recrutement de 40 médecins généralistes pour pallier les manques sur le département. Au lieu d’être libéraux, les médecins sont salariés. Les études récentes montrent que les médecins qui sortent des études souhaitent à 75% être salariés soit les ¾. »
Parmi les autres solutions proposées par le président d’Audace 53, le modèle de la Norvège qui a lancé un recrutement international, « ce qui a permis de combler les manques. Cela montre bien qu’il y a des pistes de travail ».
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