La nouvelle usine des eaux vient d'être livrée sur le site de la Biochère à Changé. La construction de cet équipement a été décidée en 2016 et a démarré en 2023. L'installation s'étend sur 4 825 m2 sur trois niveaux. "Plus performante, plus économique et plus écologique, cette nouvelle usine va préserver et protéger notre or bleu pour les générations futures", a déclaré Nadège Davoust, vice-présidente de Laval Agglo chargée de l'eau et de l'assainissement.
Un système de double file
La capacité de traitement de la nouvelle usine est de 1 600 m3/h. Elle est composée de deux files identiques et autonomes de traitement de l'eau. La production de chacune de ses deux files peut être portée à 915 m3/h. Ce système constitue une sécurité en cas d'avarie sur une des files. L'usine des eaux a une capacité de stockage qui correspond à douze heures de consommation, là encore par sécurité en cas de pollution de la rivière. Pourtant, elle va capter 250 000 m3 de moins par an dans la Mayenne que l'ancienne usine de la rue du Vieux-Saint-Louis, inaugurée il y a un siècle par Raymond Poincaré. Son taux de déperdition sera inférieur à 4 %, alors que celui de l'ancienne usine se situe entre 10 % et 15 % à cause de nombreuses microfuites.
Florian Bercault, Nadège Davoust et Louis Michel lors de la livraison de l'usine des eaux de La Biochère à Changé. - Fred Martin
L'eau de javel fabriquée en interne
La première étape de traitement consiste en la reminéralisation de l'eau par ajout de chaux en provenance de Neau. L'ozonation permet ensuite d'en éliminer les polluants chimiques. Le traitement au charbon permet ensuite de détruire les résidus de pesticides, les matières organiques. Cette étape a aussi un rôle vermicide. Intervient ensuite une étape de filtrage naturel par argile expansée, qui remplace le sable actuellement utilisé. L'eau est enfin désinfectée par chloration et rayonnement ultraviolet.
"Pour pallier la pénurie régulière d'eau de javel, dont la demande croît chaque début d'été à cause de la désinfection des piscines et autres sanitaires de terrains, nous allons la fabriquer nous-même, à partir de sel des Salins du Midi", explique Thierry Chochon, directeur de l'usine des eaux.
Cinq grosses pompes achemineront l'eau dans les réseaux de Laval et de quelques communes de l'agglomération, alors qu'elle rejoindra le réseau de Saint-Jean-sur-Mayenne par gravité naturelle.
Une usine cybersécurisée
L'eau est analysée et son traitement peut être réglé à toutes les étapes. Une salle de contrôle permet de piloter et surveiller l'ensemble du processus. L'usine est cybersécurisée. Son accès au public sera limité mais une salle a été aménagée pour découvrir les installations en réalité virtuelle. Une installation photovoltaïque permettra de fournir 20 % de l'énergie nécessaire au fonctionnement de l'usine.
50 entreprises sont intervenues sur le chantier, dont dix entreprises mayennaises. L'usine des eaux a coûté 40 millions d'euros, au lieu des 42 millions prévus. Les prochains mois vont être consacrés à une multitude de tests avant la mise en service
La mise en service de la nouvelle usine des eaux ne dispensera pas Laval Agglo de poursuivre le renouvellement des canalisations d'adduction. "Environ 1 % est remplacé chaque année, l'objectif serait d'atteindre les 2 % à 3 % annuel du réseau renouvelé chaque année", espère Louis Michel, président du Javo.
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