L'atmosphère est devenue pesante dans la salle d'audience, mardi 24 juin. Le tribunal correctionnel à juge unique examinait un accident de la route survenu le 22 octobre 2024 à Saint-Georges-Buttavent. D'un côté, un jeune prévenu âgé de 22 ans au moment des faits, assisté de deux avocats. De l'autre, de nombreuses victimes directes ou indirectes, représentées par trois avocats.
Le délibéré est fixé au 8 juillet
Le jugement sera rendu après un délibéré fixé au 8 juillet. Ce matin-là, peu avant l'aube, un groupe d'amis revenait d'une fête lorsqu'un souci mécanique les contraint à s'arrêter sur le bas-côté. Pour tenter un redémarrage, ils vont chercher un second véhicule, qu'ils garent face au premier afin d'y relier des pinces pour recharger la batterie. Pendant ce temps, le prévenu, qui avait passé la soirée et une partie de la nuit chez un ami, reprend la route après deux heures de sommeil. Il avait consommé de l'alcool et joué toute la nuit.
"Sa vie, comme celle de ses parents, est brisée"
Vers 7h30, il percute les deux véhicules ainsi que plusieurs jeunes gens, certains se trouvant entre les voitures, d'autres à proximité. Les blessures sont graves. L'un, coincé entre les deux voitures, sera amputé d'une jambe et devra porter une prothèse. Il a subi de multiples opérations. "Sa vie, comme celle de ses parents, est brisée", a souligné leur avocate. Un autre est projeté dans un fossé. Il devient amnésique, souffre de fractures aux genoux et voit sa vie profondément bouleversée. L'ITT prononcée est de 273 jours. D'autres sont plus légèrement blessés, mais restent traumatisés. Le prévenu, visiblement ému, présente d'abord ses excuses aux victimes. Il reconnaît avoir bu, avec un taux relevé à 0,80g/L de sang, mais conteste toute vitesse excessive. Il dit ne pas se souvenir s'être assoupi.
Les avocats de la défense contestent la vitesse excessive
La présidente interroge sur le stationnement des véhicules : "Dépassaient-ils sur la chaussée ?" C'est un point de désaccord entre les parties et les assurances. Par ailleurs, des manquements dans la signalisation sont relevés : pas de triangle, pas de gilets fluorescents. La chaussée était humide, et la lumière encore incertaine à cette heure. Trois avocats de parties civiles prennent successivement la parole. Ils insistent sur l'endormissement du conducteur et sur les conséquences durables pour leurs clients. Maître Claire Penard lit la lettre du jeune amputé, passionné de football. Il y évoque sa souffrance et celle de ses proches. Une autre victime est aujourd'hui dépendante. "Elle souffre de troubles du comportement et d'une désinhibition importante", indique son avocate, qui demande une provision de 100 000 euros, déplorant l'absence d'indemnisation à ce jour. Les avocats de la défense contestent la vitesse excessive et soulignent que les véhicules stationnés empiétaient sur la chaussée. Le parquet requiert 12 mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, incluant des obligations de travail, de soin, d'indemnisation et un stage de sensibilisation à la sécurité routière.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.