Jeudi 25 novembre 2021 s’est déroulée au tribunal de Laval la première journée d’un procès d'Assises concernant l’empoisonnement d’un homme survenu le 13 février 2017 à Loiron.
L’accusée est sa compagne et elle comparait alors qu’elle se trouve en détention provisoire depuis 41 mois.
La question qui va être posée tout au long de la journée est : La victime s’est elle suicidée en ingurgitant des médicaments ou bien a-t-elle été empoisonnée par la femme qui vivait sous le même toit ?
À lire aussi
La femme qui se tient dans le box des accusés a 52 ans mais en parait 10 de plus ; les cheveux tirés en arrière et le regard haut elle répond avec conviction aux premières questions qui lui sont posées.
Dès lors les témoins vont se succéder à la barre et jurer de dire ce qui leur semble être la vérité.
Des doutes sur les causes du décès
L’huissier introduit tout d’abord l’adjudant de la BR de Château- Gontier chargé de poursuivre l’enquête quand le médecin émettra des doutes sur les causes de la mort.
Il insiste sur le temps que mettra l’accusée pour ouvrir la porte aux pompiers, sur son comportement « changeant » pendant l’intervention des secours, sur sa relation avec un autre homme avec lequel elle échange de très nombreux SMS.
À lire aussi
L’avocat de la Défense Maître Le Mintier va se montrer d’entrée très incisif et les questions précises posées au policier n’obtiennent pas toujours de réponse. Visiblement le défenseur cherche à déstabiliser le témoin.
Projet de mariage
Le fils de la victime est ensuite appelé à s’exprimer. Il raconte sa journée passée en compagnie de son père, de son amie et de l’accusée. Le garçon est très marqué par la peine. Il déclare que tout était normal et que l’après midi s’est achevé par une discussion pendant laquelle son père lui annonce son prochain mariage.
L’amie du fils appelée à la barre sera incapable de s’exprimer tant elle est paralysée par la peur.
Massage cardiaque
Le témoin suivant est l’un des trois pompiers ayant effectué l’intervention ce soir fatidique. Il dira que la femme lui a parue affolée, qu’elle lui a dit être infirmière et qu’elle avait pratiqué un massage cardiaque.
Suivent grâce à la vidéo les dépositions des experts en médecine légale, en pharmacie ainsi que l’expert qui a analysé les scellés. L’expert en empreintes génétiques décrit avec précision chaque trace d’ADN retrouvée sur chaque objet lui ayant été confié.
De nombreux SMS
Le témoin suivant semble retenir toute l’attention de l’accusée qui jusque là regardait ses mains. Il s’agit du troisième homme : l’amant récipiendaire des nombreux SMS, lui qui habite à 300 m, lui à qui elle se confie même quand la victime commence à sombrer. Le témoin est très mal à l’aise, souvent fuyant face aux questions des parties civiles.
A la suite de ce moment intense, le président va interroger en vidéo un intervenant judiciaire qui va décrire la personnalité de la victime.
À lire aussi
Une succession de témoins
Le magistrat interroge ensuite la première femme du défunt.
Le père de la victime va provoquer quelques signes d’impatience de la part du magistrat en racontant les déboires de sa propre vie mais il finira par affirmer avoir été choqué par l’attitude déplacée et excessive de l’accusée lors des funérailles de son fils.
Le frère de la victime présentera son frère comme un homme bon. Il finira ses déclarations en se tournant vers l’accusée : « Pour quelle raison…c’était si simple de le quitter »
Vulnérable et fragile
Le médecin psychiatre de Rennes décrit l’accusée comme vulnérable et fragile mais totalement responsable.
Il est 21 heures quand le magistrat invite la femme à se lever. Elle va alors subir une salve de questions de la part du Président, des avocats des parties civiles et enfin du Parquet. Pendant une heure chacun va la pousser dans les nombreuses contradictions de ses déclarations. L’accusée se défend avec force mais n’apporte pas toutes les réponses souhaitées. « Vous mentez tout le temps » lui dira l’un des avocats.
Verdict dans quelques heures
Son défenseur lui fera dire que la victime lui avait confié vouloir « se jeter sous un train »
Alors suicide ou assassinat ?
Les débats et auditions se poursuivent ce vendredi 26 novembre 2021. Les jurés se retireront pour délibérer en fin de journée, afin de livrer leur verdict.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.