Intarissable. A bientôt 80 ans, Marie-Thérèse Rivière a bien connu l’espace Saint-Julien, à Laval (Mayenne), à l’époque où les sœurs y vivaient encore. Dans ses pas, la visite des locaux vieux de plusieurs centaines d’années se fait certes le crayon à la main, mais surtout les oreilles grandes ouvertes.
« Je logeais en ville, chez l’habitant »
Marie-Thérèse Rivière avait 18 ans, en 1958, quand elle est rentrée à l’hôpital Saint-Julien. « Je faisais mes études d’infirmière. L’école de la Croix-Rouge était rue Renaise et avait à peu près dix ans. J’étais en stage ici et à l’hospice Saint-Louis. » Tous les services de Saint-Julien étaient alors gérés par les religieuses. « La profession commençait à s’établir. Il n’y avait que six infirmières diplômées d’Etat ici. Les plus jeunes des sœurs étaient en études d’infirmière. »
Au terme de ses deux années à l’école, elle part travailler à l’hôpital psychiatrique de Mayenne pendant un an, en 1961, avant de revenir à Saint-Julien. « J’ai intégré le service chirurgie femmes Sainte-Marthe pendant quatre ans. Chaque service avait un nom de saint. Je logeais en ville chez l’habitant. On était une vingtaine par promotion. »
Une soixantaine de sœurs
Petit détour par la chapelle, qui a été protégée des voies d’eau en attendant le début des travaux au printemps prochain. Le choeur est dirigé vers trois espaces.
« Ici, celui du public. Là, celui des malades de l’hôpital : en bas les valides, à l’étage les autres, qui pouvaient assister à la messe tous les jours à 7h environ. Enfin, ici, l’espace des sœurs semi-cloîtrées par une grille qui les séparait du chœur. Elle étaient une soixantaine. On a vu tout leur dévouement. Elles pouvaient être appelées jour et nuit. Je trouvais que leur vie était pleine de sens. »
Dans l’espace de l’hôpital, « deux-trois chambres étaient réservées aux personnes en fin de vie. Nous, on était très tôt baignées à faire les soins. La sœur responsable du service nous prenait en charge ».
« Nos plus belles années »
A l’époque, « les employés travaillaient 48 heures par semaine, avec un jour de congé seulement. Il y avait deux ou trois hommes, uniquement dans le service chirurgie hommes », se souvient la Mancelle d’origine.
« Nous, on avait l’avantage d’avoir nos dimanches. C’était nos plus belles années, il y avait beaucoup d’entraide entre nous. »
Du projet porté par les Amis de Saint-Julien, elle ne pense que du bien : « Il a du sens pour moi, il est centré sur la personne, de la jeunesse à la vieillesse. Les personnes âgées ont une sagesse et encore beaucoup d’affection à donner. »
Marie-Thérèse Rivière sera présente lors de l’ouverture de l’espace Saint-Julien, samedi 21 et dimanche 22 septembre 2019. « J’ai contacté des infirmières plus âgées que moi qui seront aussi là. » La dernière occasion de visiter les lieux en l’état, et surtout d’écouter les histoires de ceux qui l’ont connu.
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