« Désolé, c’est un peu le bazar. » Les cheveux ébourrifés, Niels Foucher zigzague entre les bières, les cuves et les machines qui servent de décor à sa brasserie. Depuis la création de La Copo il y a bientôt deux ans, le jeune entrepreneur a appris à se frayer un chemin dans un milieu qui lui était étranger il y a encore quelque temps. « Dans mon cursus, je n’ai pas suivi de formation en brasserie ou en agroalimentaire », rappelle l’Argentréen de 24 ans, passé par des expériences infructueuses en informatique et en ébénisterie.
Pour lui, le déclic survient en Bourgogne. « Lors de ma deuxième saison de vendanges, j’étais responsable du cuvage et du pressoir. Ça me plaisait de fabriquer des produits générés par la fermentation. » Mais plutôt que le vin, Niels Foucher décide de se tourner vers la bière.
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Après un apprentissage mené dans deux brasseries, il revient à Argentré où il s’installe dans l’ancien atelier de menuiserie de son père. Avec du « petit matos acheté en Italie », il crée ses premières bières. Le tout avec une bonne dose de patience. « J’ai mis entre six et huit mois pour obtenir les goûts voulus », rembobine le brasseur.
[caption id="attachment_26687454" align="alignnone" width="800"] Niels Foucher a nommé sa brasserie La Copo en hommage
à l’ancienne activité de menuisier de son père. (©Le Courrier de la Mayenne)[/caption]
En parallèle, il obtient le soutien des banques. Et surtout celui de sa famille. « Dans La Copo, il y a cinq associés : mes parents, ma grande sœur, son copain et moi. » Son père cesse son activité de menuisier pour lui donner un coup de main. Mais dans cette aventure, le bois n’est jamais loin. « C’est l’ADN de la brasserie. La Copo, c’est pour l’atelier de menuiserie », commente le fils, qui donne des noms d’essences à ses trois premières bières : la Séquoia (ambrée), la Mélèze (blonde) et la Teck (IPA).
« Je suis parti sur un objectif de produire 300 hectolitres de bière. Cette année, je vise le double »
Pour atteindre ses prévisions, Niels Foucher et son père ont investi dans du matériel. De l’ « occasion », précise le bricoleur. « Nous avons racheté des cuves de fermentation que nous avons adaptées à notre processus de fabrication. Un ancien tank à lait nous sert de cuve de brassage », expose l’Argentréen. Récemment, la brasserie a acquis une embouteilleuse-capsuleuse automatique.
« Neuf, ça vaut 50 000 €. Avec le boom des brasseries artisanales, le matériel s’arrache. »
Le brasseur préfère les investissements malins pour ne pas répercuter le coût sur ses clients. Il fait attention aux économies d’énergie. « Je veux proposer une bière bio, artisanale et à un prix abordable », ambitionne Niels Foucher. Les circuits courts ont également ses faveurs. « 80 % de l’orge vient d’une exploitation de La Bazouge-de-Chémeré. Il est ensuite transformé à Saint-Avé en Bretagne. »
Cette démarche éco-responsable se retrouve dans l’Orme, la dernière bière blanche sortie des cuves de la Copo. Une cinquième pourrait suivre dans les prochains mois.
Il a embarqué à bord du Vallis Guidonis
A côté de ça, on retrouve les breuvages du brasseur dans des bars mayennais, dans des festivals. Niels Foucher a même embarqué cet été à bord du Vallis Guidonis à Laval pour assurer des dégustations de bières. « Il y a un rythme de croisière à trouver d’ici 2020. Je tiens à maintenir une qualité tout en augmentant les volumes Je veux que mes valeurs correspondent à ce que je souhaite faire, à une échelle humaine », conclut-il.
Contact : tél. : 06 48 07 86 74 ; site internet : la copo.fr
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