De 5 à 13 %, le taux d’absentéisme a explosé en un an à l’Ehpad des Charmilles à Laval. Au Rocher-Fleuri, il est passé de 6,6 % à 13 %. Il monte aussi de 8,5 % à 13,73 % à Jeanne-Jugan. Cette augmentation de l’absentéisme s’explique, selon Force ouvrière, syndicat majoritaire dans les Ehpad liés au centre hospitalier de Laval, par un malaise des agents.
Du 4 mars au 4 avril, Force ouvrière a mené une enquête auprès des agents. 107 d’entre eux (sur plus de 200) y ont répondu. Le résultat est édifiant. « 21 % indiquent venir à reculons au travail, 45 % par obligation. Comment s’épanouir dans son travail dans ces conditions ? », lance Maxime Lebigot, secrétaire général adjoint.
Trois agents pour 188 résidents la nuit
Pour Force ouvrière, la situation n’est pas nouvelle, mais elle s’aggrave. « Rien ne bouge. On a l’impression de parler dans le vent, de ne pas être écouté », complète le syndicat. Alors qu’une reconstruction du Rocher-Fleuri et de Jeanne-Jugan est annoncée, la demande des agents concerne en priorité « un renforcement du personnel ».
« Nous sommes des soignants. Pourtant, on a l’impression de faire de l’abattage. Nous avons quatre minutes pour faire manger chaque résident. A Jeanne-Jugan, pour la nuit, ils sont trois agents pour 188 résidents. Nous avons réussi à obtenir un quatrième poste », explique Laurence Fournier, aide-soignante et trésorière FO pour le centre hospitalier de Laval. Les agents envisagent une grève Ehpad par Ehpad.
La réponse de la direction de l'hôpital
André Gwénaël Pors, directeur de l'hôpital de Laval, répond au syndicat : « Les problématiques des Ehpad du Centre hospitalier de Laval sont une préoccupation de la direction depuis de nombreuses années. Les professionnels y font un travail remarquable et difficile. Pour les effectifs des quatre Ehpad, ceux-ci ont été réajustés ».
« Il y a trois ans, une procédure a permis d’augmenter les moyens humains, de 244 à 262,5 agents. L’absentéisme a fortement augmenté depuis 2017. Il vient en particulier de la difficulté de recruter des personnels contractuels stables et motivés. »
Il ajoute : « La situation lavalloise, bien qu’en voie d’amélioration, est représentative de celle constatée dans les Ehpad en Mayenne et en France. La récente prise de position du syndicat FO, après celle du syndicat CFDT en fin d’année dernière, mérite l’écoute et la compréhension. Mais elle ne doit pas dénaturer les efforts accomplis. »
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