Ils récoltent plus mais ils donnent moins. A la Banque alimentaire de la Mayenne, on a distribué 515 tonnes de denrées alimentaires, dans 46 centres, l'année dernière. Sauf qu'il y a de plus en plus de bénéficiaires. Avec une moyenne annuelle de 3 640 colis mensuels, la Banque ne sait plus comment répartir ses produits. Surtout quand la barre des 4 000 est systématiquement dépassée sur les trois derniers mois de l'année 2013. « On ne refuse personne... Mais on en met un peu moins dans les colis », regrette Maurice Masson, président de la Banque alimentaire en Mayenne. Sauf qu'à un moment, à force de réduire, on ne donnera plus rien. Et c'est ça qui énerve le président. « Quand vous avez un jeune de 25 ans qui vient vous voir, et qui vous dit “moi je veux travailler. Même récurer les toilettes... Mais quand je me propose, je me rends compte qu'on est 50 sur le poste. Je n'arrive pas à m'en sortir”, vous ne savez plus quoi répondre. » Car le profil des bénéficiaires a évolué. Exit le marginal pommé qui vient mendier de quoi manger. Aujoud'hui, ceux qui ont du mal à boucler la fin du mois alors qu'on est à peine à la moitié, sont des retraités, des personnes seules, des familles monoparentales ou des travailleurs précaires.
L'Europe en panne
Pendant longtemps, l'Union européenne fournissait les denrées alimentaires. Bientôt, elle diminuera de 50 % ses dons.« Les épiceries sociales subissent déjà la politique européenne, explique Maurice Masson. En demandant 10 % du prix du produit à leurs “clients”, elles vont à l'encontre de l'exigence de l'Union qui veut que ses produits ne soient pas échangés contre de l'argent. Les épiceries sociales ne peuvent donc plus s'approvisonner en produits européens. L'Etat avait promis une compensation, mais ne fournit que 20 % de ce qui manque. » En gros, sur les 60 tonnes que pourraient distribuer les épiceries sociales, seules 12 tonnes le sont. Les 48 tonnes manquantes représentent 100 000 bouches. « Et ces bénéficiaires laissés pour compte, nous n'avons pas de quoi les satisfaire », déplore le président.
La suite de l'article dans Le Courrier de la Mayenne, actuellement dans les kiosques.
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