Lundi 4 juin, Jacques et Sylvie Lefeuvre, produisent, transforment et servent directement à table leurs produits, à l’auberge du Bailleul, basée à Hercé sur une exploitation agricole de 9 hectares. Dans le cadre des contrôles conditionnés, au titre du paquet hygiène, de l’identification et de la protection animale, leur exploitation a été selectionnée pour le contrôle de leur cheptel d’ovins et pour l’activité d’abattage de volailles.
« Ça fait 28 ans, que nous sommes installés et on nous a jamais demandé de montrer comment on abat un poulet », fulminent Jacques et Sylvie Lefeuvre. Installé depuis 1990, le couple de producteurs raconte qu’ils en ont déjà eu trois contrôles l’an dernier. « Nous avons obtenu l’agrément en 2000. Nous avons effectué les plans d’hygiène et avons eu le droit d’abattre. Aujourd’hui, on doit prouver que le produit est de bonne qualité après 20 ans. »
«Le règlement a évolué »
Les deux exploitants, accompagnés de leur fille, ont invité le maire d’Hercé, Christian Lecherbault, le maire de Gorron, Jean-Marc Allain, le député Yannick Favennec et la coordination rurale de Mayenne, représentée par deux agriculteurs, Denis Aubert et Patrick Lemetayer qui ont répondu à l’appel. « Nous voulons qu’ils voient la réalité du terrain, et comment ces services de l’état utilisent le chantage à la subvention pour réaliser leurs besognes », signale Jacques Lefeuvre. Certains de ses collègues ont déjà vu leur subvention baisser. « Ils ont la pression. C’est ce genre de comportement qui contribue à la mort économique de nos territoires et à des actes suicidaires », réplique-t-il.
Laurence Deflesselle, directrice adjointe de la direction Départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) et Pierre Barbera, directeur adjoint de la direction départementale des territoires, soulignent que « le règlement a évolué depuis 20 ans. Nous ne sommes pas ici pour un contrôle classique. Ce dernier relève de la santé publique ». Le rôle de la DDCSPP est de garantir la sécurité. L’idée du contrôle est de voir si tout est toujours conforme.
« On n’a pas à prouver quelque chose qu’on fait depuis 28 ans »
« La fréquence des contrôles pour les petites exploitations est tous les cinq ans. Dans leur cas, il n’y a pas eu de contrôle sur l’activité d’abattage depuis 20 ans », explique Laurence Deflesselle. Sylvie et Jacques Lefeuvre ont déjà effectué plusieurs contrôles. « Mais on nous demandait toujours plus. Après celui de 2008, il fallait qu’on revoie notre plan de nettoyage, par exemple. Alors, nous avons écrit une lettre au ministère de l’agriculture en 2011. » Sans réponse dans un premier temps, les deux producteurs s’étaient alors opposés aux contrôles. Un procès verbal en décembre 2014 puis une condamnation en janvier 2017 ont été prononcés, les rappelant à l’ordre.
« On voulait avoir une réponse du ministère à la suite de nos interrogations, se justifient les deux exploitants. On n’a pas à prouver quelque chose qu’on fait depuis 28 ans. » Trois contrôles se sont effectués l'an dernier. Depuis sa prise de poste en 2015, Laurence Deflesselle n’avait jamais eu recours à une procédure pénale. « Les contrôles se font de façon inopinée mais dans leur cas, nous avons convenu d’une date afin que la situation s’apaise. »
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