Mayenne. Saut à la perche : Matthias Orban, le réservé, en pleine lumière

Sans manifester sa joie, comme si c'était tout naturel. Matthias Orban est devenu champion du monde cadet de saut à la perche au Kenya. A entendre plusieurs de ses proches, le jeune Oisselien de 17 ans était tout bonnement fidèle à lui même.

L'ancien collégien d'Ambrières n'est pas du genre expansif. « C'est quelqu'un de réservé. Il garde beaucoup ses émotions. Il s'extériorise par le sport », témoigne son papa, Patrick, très fier et très heureux pour son garçon qu'il n'a pas pu accompagner, contrairement à d'habitude.

« Ça reste un jeu »

Cette maîtrise semble bien réussir à celui qui est aussi décrit comme humble, gentil et toujours de bonne humeur. « Il n'est pas stressé du tout. Il ne se pose aucune question », assure Audrey, sa petite amie qui le suit aussi habituellement dans tous ses déplacements. « Il n'est pas submergé par l'enjeu, ça reste un jeu. Il s'amuse en franchissant des barres hautes », précise Guillaume Bar, le président de son club, l'Entente Athlé Nord Mayenne, très heureux et surpris à la fois d'entendre la Marseillaise résonner pour un de ses athlètes.

Mais la réussite n'est pas le fruit du hasard. « C'est le résultat de beaucoup de travail », souligne son papa. « Il est très sérieux à l'entraînement, il ne rechigne pas à l'effort. Et il a une hygiène de vie qui correspond à son statut d'athlète de haut niveau », poursuit le président de l'EANM.

Depuis un an en sports études à Nantes

Depuis un an, Matthias Orban a intégré la section sports études de Nantes et cette année en 1re ES semble lui avoir fait passer un cap. « La distance, des entraînements tous les jours... J'ai vu du changement. Je sens qu'il a mûri », estime son papa. Evidemment, le jeune Oisselien passé par le lycée Lavoisier de Mayenne ne tutoie pas encore les Lavillenie et autres Menaldo, sommets de la perche française et mondiale. Mais « il est dans une bonne structure. Il n'y a pas de raison qu'il ne progresse pas encore, assure Guillaume Bar. 5m80, ce serait dans une logique statistique. » « Pourvu que ça dure », sourit Patrick Orban.