Cette année, tout le monde était en avance, car la messe avait pris du retard, ayant terminé à 12h au lieu de 11h30 habituellement. Cela a laissé beaucoup de temps pour échanger entre voisins et admirer les véhicules d'un autre âge comme cette 2 CV, cette Méhari ou cette Peugeot Rosalie rutilante de beauté. Même un voyageur en Solex s'est fait baptiser.
Cette tradition remonte à plusieurs décennies, puisque l'hebdomadaire Le Courrier du Maine proposait déjà, la prospérité revenue après la Première Guerre mondiale, une page mensuelle à ses lecteurs propriétaires d'une Citroën. On disait à cette époque, des années 1920 à 1950, avant d'actionner le démarreur et en fixant la petite plaque du tableau de bord où figurait le nom du saint : "Regarde Saint-Christophe et va-t'en rassuré".
Ceux qui échappaient à l'accident faisaient parfois un don à la paroisse de Saint-Christophe, ce qui arrangeait bien le curé Gernigon, qui voulait restaurer son église. Le curé racontait que la protection du saint se serait manifestée immédiatement dans quelques cas : "L'un a réchappé par miracle à un terrible accident sur la fameuse route de la Chapelle Rainsouin [déjà !] et un autre s'est arrêté dans un capotage à deux mètres à peine d'un pylône de câbles électriques."
Une bénédiction qui remonte à près de 100 ans
La demande des conducteurs, aussi prudents que pieux, étant de plus en plus pressante, le prêtre propose finalement d'organiser, dimanche 29 juillet 1928, à l'occasion de la fête annuelle de Saint-Christophe, une bénédiction particulière à laquelle seront conviés tous les automobilistes de la région. Un vrai succès.
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