Gérard Dennetière est un colombophile charismatique, passionné et hyperactif : président de la Société colombophile de la Mayenne depuis vingt ans, élu municipal et engagé dans plusieurs associations. Né dans le Nord, région à la tradition colombophile, il acquiert ses premiers volatiles en 1994, suite à un cadeau du sergent Marc Pessel, qu'il a côtoyé dans les transmissions armées.
Aujourd'hui, il élève quelque 170 oiseaux, dont 40 sont destinés à la reproduction et les autres aux courses. Ils sont tous de la race des pigeons voyageurs. Les plus râblés sont plutôt des sprinters, les petits élancés plutôt des coureurs de fonds : 900 kilomètres à 50 kilomètres-heure en moyenne. Gérard Dennetière privilégie cette dernière catégorie, vu que la rareté des élevages de pigeons dans l'Ouest ne permet que des courses de longues distances. Pour les courses, les pigeons sont lâchés plus ou moins loin de leur lieu d'élevage, qu'ils doivent retrouver le plus vite possible. Et que de ruses pour stimuler cet extraordinaire oiseau ! Chaque éleveur a sa technique. Le naturel : les mâles et les femelles sont lâchés en même temps. Le veuvage : comme les pigeons forment des couples très fidèles, les mâles sont séparés des femelles un mois et demi avant la course - lâchés, ils sont pressés de retrouver leurs compagnes. La couvaison : un œuf factice est déposé dans le nid et l'oiseau, séparé de ce dernier par la course, va vouloir retrouver au plus vite l'objet de son attention.
"L'oiseau se sert du magnétisme"
Mais par quel mystérieux phénomène le volatile s'oriente-t-il et retrouve-t-il sa volière ? "On sait que l'oiseau se sert du magnétisme de la Terre, mais on n'explique pas davantage", avoue l'éleveur. "Les pertes en course peuvent être importantes, jusqu'à 40 %, car si le pigeon possède une vision à 300 degrés, perçoit un grain de maïs à plus d'un kilomètre, l'orage et le brouillard perturbent son vol et, surtout, il a un redoutable prédateur, le rapace, faucon ou épervier qui sait se placer au-dessus de lui et fondre sur sa proie sans qu'elle puisse s'échapper." Gérard Dennetière parlerait de son élevage pendant des heures, mais il regrette que cette discipline soit à ce point méconnue en Mayenne : seulement six élevages licenciés courses. Il faut être licencié pour cet élevage : les pigeons sont identifiés et déclarés, car "l'oiseau pourrait servir à transporter des marchandises illicites", insiste l'ancien militaire. Il invite le public à venir assister aux lâchers de pigeons lors des courses.
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