Un témoin raconte. Villaines sous l'occupation

Le 17 juin 1940, vers 6h, sept civils ainsi que plusieurs soldats meurent sous les bombes sur la place des Halles. L'ancienne quincaillerie Boulard est détruite par les bombes. L'une des enfants de la quincaillerie, Odile, à peine 2 ans à l'époque, raconte ce triste souvenir. " Nous étions ma mère et trois enfants. Mon père n'était pas là lors du bombardement, il avait été fait prisonnier. Quand le bombardement a eu lieu, tout le monde a fui... On pensait que ma mère et nous les enfants étions morts... On n'a été tiré des décombres que vers 10h par des militaires français et nord-africains. J'ai été enveloppée dans une cape. Je l'ai toujours. Je suis la seule survivante des trois enfants... Ma maman est sortie blessée à la cheville, elle en gardera des séquelles tout le temps. Moi je n'ai pas eu grand-chose... On a juste remarqué neuf ans plus tard que j'avais des éclats de verres coincés dans l'arcade. "

Dès le mois de mai 1941, les premiers actes de Résistance apparaissent. Deux sœurs, Mme Lermercier et Mme Beudin, brodent des " V " sur leurs blouses, symbole de " Victoire " contre les Allemands. Dénoncées, elles seront emprisonnées. 

Le V de la victoire

Quant à M. Lemercier, il fera flotter un drapeau français sur le vieux château. Quelques mois plus tard, le facteur Barnabé Courla sera arrêté pour distribution de tracts anti-allemands. Après un séjour en prison, il sera déporté et mourra en camp en Autriche le 10 avril 1944.

Le docteur Du Chalard fera également évader 37 prisonniers d'un camp et transportera du matériel radio. Il blessera également un Allemand en forçant un barrage à Courcité. Quant au pharmacien, M. Gourdin, il est emprisonné trois mois à la suite d'un acte de rébellion devant un convoi partant pour le Service de travail obligatoire (STO). À la suite de la défaite de la France, le STO permettait aux Allemands de requestionner des milliers de travailleurs français afin de les transférer vers l'Allemagne pour contribuer à l'effort de guerre allemand. Après de multiples autres actes de résistances, la libération de Villaines commence le 13 août 1944.