Mayenne Communauté. Le nouveau contrat local de santé signé : un texte qui ne remplacera pas les médecins

« Le seul point faible de la Mayenne, c'est la santé », déclare Olivier Richefou, président du conseil départemental de la Mayenne, mardi 9 avril, lors de la signature du nouveau contrat de santé (CLS) de Mayenne Communauté, aux côtés de Jean-Pierre Le Scornet, président communautaire, et Valérie Jouet, directrice de la délégation territoriale de la Mayenne de l'Agence régionale de santé (ARS). « Les collectivités doivent travailler avec l'État pour que ça change. Le contrat local de santé est souvent une première approche. »

Les deux premiers CLS de l'intercommunalité ont été signés avec l'ARS en 2013 et en 2018. Ces contrats ont permis de mettre en place de nombreuses actions, notamment la construction du pôle santé de Mayenne et celui de Martigné-sur-Mayenne, l'accueil d'interne en médecine et de stagiaires dentistes dans les logements de la ville de Mayenne, l'ouverture d'une maison relais ou encore la proposition de formations pour les professionnels et les bénévoles en psychiatrie-précarité.

La prévention et la santé mentale au cœur du projet

Avec ce nouveau contrat, Mayenne Communauté espère poursuivre ce travail. « Le contrat local de santé a une efficacité sur le temps long, explique Jean-Pierre Le Scornet. On commence à voir les effets des deux premiers, maintenant il faut poursuivre dans cette direction. »

Le conseil départemental subventionne Mayenne Communauté à hauteur de 10 000 €, cet argent a permis le recrutement de Marie Locu, animatrice du contrat. L'ARS donne un montant socle de 20 000 €, « et nous participerons à des actions individuellement », note la directrice de la délégation territoriale de la Mayenne.

Pour réaliser ce contrat, l'intercommunalité a fait appel à l'Observatoire régional de santé (ORS) pour procéder à un profil de santé des Mayennais. Si le taux de mortalité générale est comparable à celui de la France, le compte rendu note une part importante de décès évitables par la prévention et une surmortalité par suicide. Un travail de fond que Valérie Jouet salue : « Ce nouveau contrat local de santé s'attaque à des enjeux intéressants avec une réelle priorité sur la prévention et la santé mentale. »

Une maison des internes à venir

Sept axes de travail ont été trouvés, « avec des actions très concrètes », précise Jean-Pierre Le Scornet. Mayenne Communauté va travailler sur l'amélioration de l'accès aux soins, le développement de l'attractivité en santé, la politique territoriale du bien vieillir, la santé mentale, la promotion et la prévention de la santé, la promotion de la santé environnementale, et le développement de la communication. « Ces axes de travail n'ont pas la prétention ni la vocation à pallier le manque de médecins », assure le président de l'intercommunalité. Plusieurs projets sont déjà en discussion, notamment la création d'une maison des internes en collaboration avec le Centre hospitalier du Nord-Mayenne, qui « se chiffre à 350 000 € », rapporte Olivier Richefou, une modernisation des locaux des instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) et formation aides soignants (IFAS), des réflexions autour des offres de logements et de services pour les séniors, ou encore des temps forts de préventions au cours de l'année.