Dans un communiqué commentant le vote des sénateurs souscrivant à l'inscription du droit à l'IVG dans la constitution, les évêques de France ont évoqué leur tristesse. Ils regrettent, en outre, "que le débat engagé n'ait pas évoqué les dispositifs d'aides à celles et ceux qui voudraient garder leur enfant. "
Cette tristesse, nous la partageons, d'autant que l'avortement n'est pas un acte anodin et crée souvent un traumatisme de celles qui y ont recours. Il est difficile d'ignorer la détresse de certaines femmes qui se tournent vers ce choix faute d'avoir reçu l'aide nécessaire. En cette période où notre président déplore la natalité, peut-être serait-il judicieux d'améliorer l'aide sociale pour les futures mamans.
Ce qui est préoccupant en France, et c'est une vraie exception dans les pays développés, c'est le nombre invraisemblable d'avortements : 232 000 en 2022, 1 000 par jours ouvrables ! Ce qui est désespérant, c'est d'avoir une Assemblée nationale capable d'avoir voté en 2020 la possibilité de recourir à une IMG (Interruption Médicale de Grossesse) jusqu'au 9e mois pour détresse psychosociale de la mère. En français, nos députés proposaient qu'une femme puisse supprimer un bébé à 9 mois de grossesse, en parfaite santé, in utero, au motif qu'elle souffrait d'une détresse psychosociale. À ce niveau, peut-on encore parler d'avortement alors que l'enfant est sur le point de naître ? Le Sénat, pour ce coup-là, avait eu une attitude plus respectueuse de la vie, cette loi n'était pas passée.
Maintenant que l'IVG est inscrite dans la Constitution, on peut craindre la suite. Déjà, Mathilde Panot sur France Inter disait mardi matin qu'il fallait supprimer la double clause de conscience dont bénéficient les médecins et les sages-femmes. Le planning familial ne demande pas autre chose, il milite aussi pour repousser les délais de l'IVG jusqu'à 24 semaines d'aménorrhées comme dans de nombreux pays. Pauvre corps médical dont la vocation formidable est de sauver des vies et qui se trouve contraint d'en supprimer. Car ne nous leurrons pas, l'IVG n'est pas pratiquée de gaieté de cœur par la majorité des soignants. Déjà, la pression est forte contre ceux qui font jouer leur clause de conscience, car le " sale boulot " doit être fait par d'autres. Avant de devenir sage-femme ou gynécologue obstétricien, il faudra bien réfléchir, ce n'est pas la même chose de mettre au monde un bébé ou d'être obligé de pratiquer une IVG...
Notre tristesse est d'autant plus lourde que les projets de nos gouvernants sont encore nombreux pour attenter à la vie. Après cette victoire sur l'IVG, les adeptes de cette culture de mort ne s'arrêteront pas là : le suicide assisté et l'euthanasie suivront. Hippocrate doit se retourner dans sa tombe.
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