En milieu de semaine, Alphonsine Garnier est bien occupée. « Il faut préparer les sacs de toutes les équipes, y mettre les ballons gonflés, les maillots et les shorts, les licences des U7 aux seniors ». Dans un couloir de sa maison, tous les sacs sont accrochés, prêts à partir. Le dimanche matin, les responsables de chaque équipe viennent chercher leur sac rempli de maillots bien pliés.
L'octogénaire est bénévole au club de foot de Cigné depuis 45 ans. Elle lave les maillots depuis 1966. Les maillots étaient lavés à l'extérieur mais ils revenaient abîmés. Alors elle a pris les choses en main. Son mari lui emmenait le tas de maillots et shorts au lavoir situé dans le bourg dès le lundi matin et là, elle en faisait son affaire. Mettre les plus sales à tremper, savonner au savon de Marseille, brosser, rincer, essorer puis étendre « pratiquement une centaine de maillots » ne lui faisait pas peur. En cas de pluie, il fallait tout étendre dans le garage. Elle surveillait aussi l'état des maillots qu'il fallait raccomoder pour qu'ils durent plus longtemps. Au début, il n'y avait que deux équipes mais ensuite les effectifs du club se sont étoffés. « Il y a maintenant une bonne dizaine d'équipes ».
La machine à laver est arrivée en 1988. Mais le bénévolat a continué pour Alphonsine. « Je voulais arrêter au décès de mon mari en 1997, mais mes fils n'ont pas voulu », gromèle la joyeuse octogénaire. « J'aurais regretté », finit-elle par avouer.
Parce que, ce qu'elle aime Alphonsine, c'est rire. Et l'entourage des footballeurs cignéens s'y entend bien pour blaguer et même jouer des tours à celle que tous surnomment affectueusement « la Phonsine ». A chaque festivité, elle est présente dans l'organisation, comme à la préparation des sandwiches du tournoi. Elle prépare aussi les assiettes de la choucroûte. A 87 ans et demi, Alphonsine Garnier est toujours souriante, alerte... « Faut pas se plaindre, sourit-elle. Ça entretient la forme ».
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