Laval. Le climat change, le centre horticole s'adapte

Pourtant étalé sur 3,5 hectares, le centre horticole municipal de Laval se fait discret à l'ouest de la ville. Véritable poumon vert, il voit passer toutes les équipes qui viennent chercher du matériel ou des matières premières.

Wilfried Douxami est le responsable du site. David Morel et Thierry Blanchard sont respectivement directeur du département Nature et Ville et directeur du service espaces verts. Les trois passionnés nous ont ouvert les portes du centre horticole, qui ne cesse de s'adapter au changement climatique. « Nous avons envie de développer de nouvelles choses autour du maraîchage, d'un fleurissement plus adapté », entame David Morel, histoire de mettre l'eau à la bouche.

Les métiers sont nombreux à être représentés au centre horticole. La visite débute par l'atelier de mécanique, utile à la réparation des tondeuses autoportées ou non, des rotofils... Juste à côté, l'atelier du métallier-serrurier : « Il fabrique des portails pour les écoles, des bacs de tri, ou tout type de structures pour de l'événementiel notamment. Il part souvent de tubes de récupération. Beaucoup de choses sont faites en régie », développe Wilfried Douxami. Quatre Ubu en acier y seront par exemple fabriqués pour cet hiver à l'occasion des 150 ans d'Alfred Jarry.

De plus en plus de plantes vivaces

L'espace menuiserie sert à la confection de mobilier urbain. Un peu plus loin, un local est dédié au rempotage. Deux serres accueillent des plantes d'intérieur qui peuvent être louées gratuitement aux associations de la Ville pour des décors floraux (une prestation payante pour les associations de l'agglomération hors Laval). « Ces plantes partent souvent à l'Espace Mayenne. Ce fut le cas lors de la boxe ou du judo par exemple », détaille Wilfried Douxami.

Face au réchauffement climatique, les massifs floraux de la ville évoluent. « On se dirige plutôt vers des plantes vivaces, moins gourmandes en eau », explique Thierry Blanchard. Un groupe de travail fleurissement a été mis en place cette année et permet une réflexion à ce sujet. « On adapte le centre horticole en parallèle, poursuit David Morel. On réalise des tests de semis en jauge et de réutilisation de plantes. On essaye aussi des plantes adaptées au réchauffement climatique. » En ville, une dizaine de massifs sont composés de fleurs locales, très florifères et utiles pour les insectes pollinisateurs.

Une deuxième cuve de récupération d'eau de pluie

Une deuxième cuve de récupération d'eau de pluie, en plus de celle de 20 m³ déjà en place, est en projet pour 2024. Des panneaux photovoltaïques pourraient aussi être installés au centre horticole afin qu'il devienne un site à énergie positive.

Depuis le mois de mai, des vivaces et des bisannuelles sont récupérées dans les massifs pour être entretenues au centre. « On peut les diviser, refaire plusieurs pieds avec, puis les réutiliser dans des massifs à l'automne », explique Wilfried Douxami. Toutes les plantes annuelles sont ramenées ici et mises au compost. Enfin, le centre horticole souhaite encore plus valoriser les déchets verts : « On utilise déjà les feuilles et les copeaux de bois pour empailler les massifs. On peut aller encore plus loin à ce sujet », développe Thierry Blanchard.

Enfin, le maraîchage est aussi un axe de développement du centre horticole. « On envisage un partenariat avec la future ferme urbaine de Saint-Nicolas pour la production de plants de maraîchage ou la mutualisation de matériel, explique David Morel. Un partenariat a aussi été mis en place avec l'Agricampus fin 2022. Les élèves viennent faire des semis, des tests... C'est à développer cette année. »