Le footballeur du Stade Lavallois Bryan Goncalves a été formé au PSG. Il s’est imposé comme l’un des meilleurs défenseurs de National.
Quel souvenir gardez-vous du PSG ?
J’ai plein de bons souvenirs, avec notamment la demi-finale de Gambardella, la Youth League. J’ai fait de beaux voyages. Je ne retiens que les bons moments, même si ç’a été difficile.
Après trois années, vous n’êtes finalement pas conservé.
J’ai été dégoûté du football, après le PSG. J’ai voulu arrêter le ballon. Même un ballon dans mon jardin, je ne le touchais plus. Puis au mois de septembre, à la reprise, je me suis dit que je ne pouvais pas arrêter.
J’ai dû retrouver un club rapidement, j’en avais marre de rester à rien faire. J’ai commencé à m’entraîner avec le club de ma ville puis j’ai signé là-bas (ndlr : à Conflans-Sainte-Honorine). Une fois que je me suis remis dans le bain, j’ai voulu toucher plus haut. C’est pour ça que je suis allé à Toulouse Rodéo en CFA 2.
Qu’est-ce qui vous a dégoûté du football ?
Quand j’étais à Paris, je pensais que la continuité logique, c’était que je signe professionnel. Sauf que dans la vie, j’ai fait de mauvais choix. Au PSG, j’en ai fait beaucoup. Je me suis vite retrouvé en bas, au lieu d’être en haut.
À l’époque, j’étais un doux rêveur. Mais il y a certains tournants où tu te prends une bonne claque dans la gueule, et tu te dis alors : Ah ouais, c’est ça le monde professionnel.
On vous a fait rêver à Paris ?
Ce n’est pas ça. Pour la génération précédente, avec Kimpembe, Coman etc., la suite logique, ça a été là-haut. Quand tu vois ça, tu te dis : Moi aussi je vais avoir la même chose. Mais ce n’est pas comme ça.
Eux, ils sont là-haut car ils ont donné énormément et beaucoup travaillé. Si je n’ai pas été là-haut, c’est parce que j’ai beaucoup moins travaillé que ces joueurs-là. Le pire, c’est que j’ai eu une deuxième chance en signant dans un deuxième club professionnel (ndlr : à Marseille).
Mais non, j’ai refait les mêmes erreurs. J’avais besoin d’une deuxième claque pour comprendre. À Laval, c’est peut-être l’une des seules fois de ma carrière où je me sens bien. Je viens à l’entraînement, je suis content, je parle avec des gens, j’ai le sourire. C’est un club exceptionnel.
"Je ne veux plus laisser l’opportunité à certains de dire : Toi, tu es fini."
Vous regrettez cette période compliquée ?
J’aurais aimé faire les choses différemment. Je ne peux pas regretter ; ça m’a permis d’être la personne que je suis. À l’époque, j’étais trop jeune pour prendre conscience de mes erreurs. Je remettais la faute sur les gens. Aujourd’hui, j’ai pris assez de recul. Professionnellement, j’ai vu le monde s’écrouler à plusieurs reprises.
Plusieurs fois, j’ai dû prendre du recul seul pour me dire que ça ne pouvait plus durer. Ce qui m’a le plus touché c’est de voir des mecs, après le PSG puis l’OM, qui me disaient : C’est fini pour toi, tu ne vaux plus rien.
À mon âge (21 ans), je me disais : ce n’est pas fini, montre-leur. Aujourd’hui, c’est ce que j’essaie de faire au maximum. Je ne veux plus laisser l’opportunité à certains de dire : Toi, tu es fini.
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Quatre ans après, vous venez d’être élu joueur du mois de décembre en National et êtes observé à l’échelon supérieur.
Depuis Versailles, j’ai toujours eu l’ambition de toucher le plus haut possible. Je ne sais pas où je vais aller ni comment je vais y aller, mais je veux toucher le plus haut possible. La distinction fait plaisir mais c’est le travail de tout un groupe.
Si je suis le joueur que je suis au Stade lavallois, c’est en partie grâce aux copains qui sont dans le vestiaire. Moi, je viens d’en bas, beaucoup de personnes me donnent de bons conseils. Le staff prend le temps de parler avec moi, c’est un ensemble.
On vous sent toujours plein d’envie, parfois même trop. Comme si vous n’aviez plus de temps à perdre ?
J’ai toujours quelqu’un pour me dire de calmer le jeu. À l’entraînement, le coach me dit parfois : Tu fais tout à fond, arrête, gère. J’ai toujours besoin que quelqu’un me dise quelque chose pour prendre conscience. Les joueurs et le coach le font beaucoup.
J’ai besoin de sentir la confiance des gens. Si je ne l’ai pas, je me connais, je ne suis pas bon, je ne suis plus le même joueur. Je suis un mec qui marche à l’affectif. Plus je sens que tu me fais confiance, plus j’irai à la guerre pour toi.
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