Après deux hospitalisations en l'espace de trois mois et demi - l'une à Mayenne en septembre 2021, l'autre à Château-Gontier en ce début d'année 2022 - Valérie dit sa colère contre "les gouvernements successifs qui laissent notre système de santé se détériorer et mourir".
"Je veux rappeler que nous, les patients, nous sommes des humains, pas des numéros de chambre !"
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Du chiffre
Par le passé, la Nord-Mayennaise, aujourd'hui âgée de 50 ans, avait été hospitalisée pour une appendicite :
De nature positive et joyeuse, Valérie n'est pas du genre à se plaindre.
Le 22 septembre 2021, elle est hospitalisée au CHNM (centre hospitalier du Nord-Mayenne) pour une hystérectomie totale, c'est-à-dire l'ablation de l'utérus et du col de l'utérus.
Pendant son séjour de quatre jours, elle constate que, "les infirmières sont là mais sans être là". Personne pour répondre à ses questions.
On lui conseille de s'adresser au chirurgien. "Sauf que je ne l'ai revu qu'une seule fois le lendemain de mon opération."
Valérie dit avoir affaire à un personnel soignant, "très sympa mais malheureusement débordé".
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"Lâchée dans la nature"
À l'heure du départ, "mon fils est venu me chercher et je me suis sentie seule, lâchée dans la nature".
Elle ne le sait pas encore, mais le plus dur reste à venir. Dix jours après sa sortie, Valérie est incontinente.
Paniquée, elle appelle l'hôpital et revoit le chirurgien qui, sans l'ausculter, diagnostique une infection urinaire. Son état empire.
On la dirige alors vers un urologue qui lui prescrit une fibroscopie. Le chirurgien, lui, lui fait passer un scanner.
Dans le cabinet du premier, elle s'aperçoit que les deux médecins ne communiquent pas plus entre eux qu'ils ne le font avec elle. On lui fait passer des examens mais on ne lui dit rien.
Le verdict tombe. Les examens montrent une fissure nette dans la vessie.
L'urologue, "très humain", tente de la rassurer. Il lui dit qu'il pourra "réparer" mais pas avant trois mois à cause de son opération.
"On a fini par s'engueuler"
Trois mois que Valérie a très mal vécus :
Le temps a été très long.
Il y a quelques jours, Valérie est enfin opérée à Château-Gontier. "Je devais rester trois jours, j'y suis restée huit."
Les sondes ont du mal à tenir.
Valérie apprendra qu'entre les patients, plusieurs entrées pendant la nuit et un décès à gérer, "cette infirmière était encore une fois débordée et, une fois de plus, elle avait reçu la colère d'un patient". Valérie comprend.
Il y a eu cette autre fois où un médecin l'a laissée pendant une heure dans une position aussi inconfortable qu'impudique sans avoir pris le temps de tirer les rideaux :
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"Il était juste question de ma dignité"
Le pire pour elle, ce sont les nuits à l'hôpital, "passées dans [ses] urines avec un personnel débordé qui distribue les protections au compte-gouttes. Sans doute pour pas trop dépenser !", lâche-t-elle, amère.
Toujours dans l'attente du résultat, Valérie espère retrouver, "une vie normale".
Ce que craint Valérie, "c'est que plein de patients se retrouvent dans mon témoignage. Les seuls fautifs sont les gouvernements qui font appliquer leur politique du chiffre. Mon chien s'est fait opérer, il a été mieux soigné que moi qui me suis sentie si seule avec ma souffrance".
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