Le jeudi 9 septembre 2021, une écolière de 6 ans, en classe de CP, se confie à sa maîtresse. Elle raconte les violences auxquelles elle assiste à la maison, entre sa mère et son beau-père, mais aussi les coups qu'elle-même reçoit de la part de ce dernier : des coups de pied dans le bas du dos, sur les fesses, et des tapes sur la tête. Elle mentionne également de la consommation d'alcool. Le lendemain, la maîtresse intercepte la mère et lui indique qu'un signalement a été effectué. Une enquête est ouverte.
"La fillette minimise les faits par crainte de retourner en famille d'accueil"
Ce lundi 20 septembre 2021, la mère et son compagnon sont jugés par le tribunal de Laval (Mayenne) en comparution immédiate pour des faits de violence. Elle sur son conjoint, lui sur sa compagne et sa belle-fille. La présidente du tribunal raconte : "Quand elle est entendue par la police, la grande sœur de la fillette, âgée de 11 ans, minimise les faits car elle craint de retourner en famille d'accueil." Les enfants ont en effet déjà été placées, pendant deux ans, lorsque leur mère a été incarcérée.
Toujours pendant l'enquête, le couple, amené à sa présenter au commissariat, arrive avec trois heures de retard et en état d'ivresse. A leur domicile, la police constate un véritable capharnaüm. Les deux filles, dont le père est actuellement en prison, sont finalement de nouveau placées.
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"On se disputait verbalement"
A la barre, la mère, âgée de 32 ans, reconnaît les disputes et avoir poussé son compagnon, avec lequel elle vit depuis janvier. "On se disputait verbalement, il y a juste eu une bousculade. Je l'ai poussé la première. Je voulais qu'il parte, mais juste parce qu'on n'est pas compatibles."
Dans le box, le prévenu, 26 ans et neuf mentions au casier judiciaire, se défend : "Je ne l'ai jamais frappée, je l'ai poussée car elle m'a poussé. Je suis moi-même fils de femme battue. C'est grotesque.
La mère affirme : "Je ne comprends pas les trois quarts des déclarations de ma fille."
"Les tapettes gentilles sur la tête, ça n'existe pas"
Pour la substitut du procureur, les deux prévenus minimisent les faits : "Les deux enfants sont attendrissantes, elles veulent retrouver leur maman d'avant et tentent de la défendre. Oui, il y a bien un climat de violence. Les tapettes gentilles sur la tête, ça n'existe pas."
Finalement, le tribunal condamne la mère des deux filles à deux mois de détention à domicile sous surveillance électronique, obligation de travail et de soin et interdiction de contact avec le prévenu pendant deux ans. Ce dernier, relaxé des faits de violences sur sa compagne, a cependant été reconnu coupable de violences sur sa belle-fille et condamné à deux mois de prison avec maintien en détention, la révocation d'un mois de sursis, et l'interdiction de contact avec sa belle-fille pendant trois ans.
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